Les fédérations ont été auditionnées

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Damien Pichereau, le député de la Sarthe qui pilote la mission VUL à la demande du Premier ministre, Édouard Philippe, a entamé ses premières consultations.

Damien Pichereau n’a pas perdu de temps. Sa lettre de mission du Premier ministre tout juste en mains (cf. L’OT 2909), le jeune député de la Sarthe a reçu les organisations patronales du TRM. Il a deux mois pour prendre le pouls du marché du VUL (et en partie du TRM) et pour adresser des propositions au gouvernement. La rencontre entre Damien Pichereau et les fédérations professionnelles s’est déroulée dans l’enceinte du ministère des Transports. Ces dernières y ont délégué leurs sherpas, Élisabeth Charrier pour la FNTR, Jean-Marc Rivera pour l’OTRE, Antoine Cardon pour le Syndicat national du transport léger (SNTL), Pascal Vandalle pour TLF. Deux membres de la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer) étaient également présents autour de la table pour des échanges constructifs, selon les participants. « Damien Pichereau m’a donné l’impression de quelqu’un très à l’écoute. J’ai trouvé qu’il avait l’air de connaître notre secteur d’activité et nos métiers », indique Antoine Cardon. Élisabeth Charrier campe sur la même appréciation de « quelqu’un qui connaît très bien le sujet ». Pas de surprise du côté de l’OTRE : « nous le connaissions pour l’avoir déjà rencontré. Nous le savions donc concerné par le sujet », explique Jean-Marc Rivera. Les échanges ont, pour une large part, porté sur les deux maux qui gangrènent l’activité du VUL : l’accès à la profession et la concurrence déloyale exercée par les véhicules étrangers, en surcharge régulière (en concurrence donc également avec les + 3,5 t) et en opposition frontale avec la réglementation française sur les temps de conduite et de repos, sur les conditions de vie des chauffeurs étrangers également. « Nous avons aussi abordé le cas de la logistique urbaine, et alerté le député sur les conditions de trouble à l’ordre public provoqué par des acteurs du e-commerce, des places de marché qui proposent des mises en relation entre particuliers, ainsi qu’entre particuliers et coursiers lesquels n’ont pas conscience qu’ils ne possèdent pas le statut officiel de transporteurs », souligne Élisabeth Charrier. En clair, c’est le statut des plateformes qui est visé, celui de commissionnaire de transport dont très peu peuvent se vanter de l’avoir décroché…Evoquant la puissance des flux générés par le boom du e-commerce, Elisabeth Charrier, tout comme nombre de représentants patronaux de tous bord, a alerté le député Pichereau sur la necessité de faire croire aux consommateur que le transport est gratuit. Une pierre dans le jardin des e-commerçants trop enclins à ce genre de pratique…

S’adapter aux évolutions

Aux yeux de Jean-Marc Rivera, la mission confiée à Damien Pichereau est urgente « car elle se trouve en toile de fond du paquet mobilités actuellement en discussion à Bruxelles et de la future loi sur la Mobilité qui devrait être votée au printemps ». Le délégué général de l’OTRE dit avoir rappelé au député de la Sarthe les sujets qui gravitent autour des questions de concurrence déloyale, d’accès à la profession ou de conditions de vie des conducteurs. « Nous avons indiqué que, certes, la profession doit s’adapter à certaines évolutions mais nous ne pouvons passer, du jour au lendemain, du tout à rien, la France étant le seul pays européen qui ait posé un cadre réglementaire autour de l’activité de transport ». L’OTRE rappelle qu’elle milite pour l’existence d’un carburant professionnel pour les VUL « quelle que soit l’origine du carburant ».

Damien Pichereau, qui doit rencontrer le CNR le 30 janvier, devra formuler des propositions au Premier ministre au sortir de ses consultations au début du mois de mars.

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