L’obligation pour les États membres de fournir une infrastructure minimale pour les carburants alternatifs, en vertu de la directive 2014/94 du 22 octobre 2017 (1), est très peu respectée. C’est le constat dressé par la Commission dans sa note. Elle y souligne que seules la Belgique, la République Tchèque, la Hongrie et l’Italie ont donné la priorité au déploiement d’infrastructures de carburants alternatifs. D’autre part, des États membres qui ont installé un nombre important de points de recharge GNV, ont déclaré ne pas pouvoir en faire plus pour le moment (Autriche, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas). De plus, bien que des objectifs liés aux véhicules propres aient été fixés dans 19 États, les opérations projetées restent inappropriées et ne permettront pas de couvrir le réseau de transport transeuropéen (RTE-T). La Commission a donc présenté un plan d’action afin de couvrir le « déficit d’infrastructure » persistant dans l’Union. Le plan d’action comprend l’accélération des « cadres d’action nationaux » et l’échange de bonnes pratiques via un Forum pour le transport durable (STF) et la création d’un groupe d’experts prévu pour mars 2018. Des conférences annuelles sur la mobilité propre et les carburants alternatifs seront également organisées, la première étant fixée à la fin de l’automne 2018. Par ailleurs, le plan prévoit des aides financières avec une enveloppe additionnelle de 800 M€. De quoi doper le programme Connecting Europe Facility (CEF), disposant actuellement d’un budget de 600 M€ et qui accompagne 60 projets relatifs aux carburants alternatifs. Cependant, Bruxelles a estimé que les États devront investir 357 M€ d’ici 2020 et 600 millions d’ici 2025 pour le GNC ainsi que 257 millions en faveur du GNL pour les véhicules routiers. À noter que, dans ce domaine, la France fait figure de bon élève car elle dispose d’un important réseau GNV en Europe pour le transport de marchandises. De plus l’Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules (AFGNV) affiche 63 stations d’avitaillement à date et 53 projets en cours. Reste à savoir si tout cela permettra d’augmenter le parc de poids lourds roulant au GNV comportant actuellement 1 400 véhicules.
(1) Directive 2014/84/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs.