Les enjeux de l’éco-conduite

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Au-delà des formations et des outils proposés par les constructeurs pour réduire la consommation, la formation à la conduite rationnelle fait désormais partie de l’ADN des conducteurs. Un challenge est autant un moyen de fidélisation et de motivation des conducteurs qu’un tremplin pour de futurs entrepreneurs.

Quelle que soit la marque de camions dont ils ont l’habitude et la taille de l’entreprise qui les emploie, les conducteurs sont plutôt familiarisés avec la conduite rationnelle. C’est ce qui ressort du dernier Challenge Optifuel organisé par Renault Trucks, les 3 et 4 juillet près de Clermont-Ferrand. Mais cet événement a permis de faire d’autres constats : le challenge entre conducteurs est stimulant, surtout s’il passe par un jeu en ligne. C’est ainsi que trois conducteurs des Transports Prudent (71), PME de 230 conducteurs, spécialisée dans le transport frigorifique, ont joué l’émulation sous l’impulsion de Laurent Largy, conducteur et formateur. Du coup, tous les trois étaient à Clermont-Ferrand et l’un d’entre eux, Michaël Dufay, s’est offert la deuxième marche du podium.

Pour cette finale, 19 conducteurs avaient été présélectionnés selon trois modes différents : les résultats enregistrés par l’EcoScore d’Optifleet (le logiciel de gestion de flotte de la marque) pendant quatre mois, le score atteint sur le jeu en ligne Optifuel Challenge Ecoconduite – une nouveauté pour cette compétition – et le choix fait par des clients grands comptes (GCA, Jacky Perrenot et Rave). Après un quiz en 15 points, les candidats ont parcouru un itinéraire varié de 24 kilomètres avec des démonstrateurs de Renault Trucks sur un Renault T High de 480 chevaux. Les notes portaient sur la vitesse, la consommation, l’optimisation de la chaîne cinématique et la gestion de la fonction « roue libre », actionnée par Optiroll.

Les conducteurs sélectionnés par les grands comptes étaient accompagnés par les responsables formation. « Chez Rave (1 100 conducteurs), la sélection s’est faite sur la base de l’EcoScore couplé aux résultats du logiciel Vehco, explique Bruno Durand, formateur principal. L’intérêt est multiple : une maîtrise de la consommation et des émissions et la valorisation du conducteur. » Et le même d’évoquer l’opportunité donnée aux conducteurs de tester les derniers modèles et de remonter leur ressenti.

Un challenge clé

Maryline Stocker, depuis deux ans chez Jacky Perrenot, fait partie des 160 conducteurs référents du groupe (sur un effectif de plus de 4 000 conducteurs), issue de la formation interne à l’éco-conduite. « Nous avons déjà un challenge interne sur la sécurité et j’ai demandé à la direction si l’on pouvait avoir un challenge comme Optifuel », indique Mario Tome, l’un des deux principaux formateurs du groupe par ailleurs accompagnateur et coach de Maryline. Car ces défis sont aussi une clé pour accroître l’attractivité des sociétés et les aider à recruter. « On rencontre des difficultés pour recruter car les candidats pensent que leur travail se limite à la conduite et ne prennent pas en compte la manutention. Les centres de formation ne leur en parlent pas. C’est pourquoi nous proposons un stage de découverte avant de leur faire passer le permis », souligne-t-il. Mais, une fois dans l’entreprise, les conducteurs peuvent évoluer et même devenir chefs d’agence, complète Mario Tome.

Anticipation, optimisation de la chaîne cinématique, consommation… Pascal Bosser, chez Transports Rollin (69) depuis seulement trois mois (sur le site de Guéréins, 01) a coché toutes les (bonnes) cases. Déjà finaliste lors de l’édition 2017, il a inscrit un joli score de 35 litres aux 100 kilomètres.

Des gains à plusieurs niveaux

Mais derrière sa performance, il y a d’autres histoires que le podium ne raconte pas. Comme celle de Romain Rouillon, conducteur intérimaire chez RAS Intérim, qui avait envie de casser les clichés sur les intérimaires « casseurs de matériel ». Son rêve : monter son entreprise avec le camion qu’il aurait gagné s’il avait pu remporter la finale monde (en octobre prochain). Ou l’histoire de Philippe Mut, patron de Transport Mut (groupe RT Provence), l’un des sous-traitants de STEF, basé à Marseille, venu avec son unique chauffeur, Abderrahim Mekkaoui, avec qui il partage le seul camion de l’entreprise (un Renault T de 520 chevaux). Pour le rentabiliser, ils se relaient tous les jours de la semaine. « On revient la prochaine fois ? », lance-t-il à Abderrahim, pas déçu de ne pas être sur le podium. Sa micro-entreprise figurait parmi les meilleurs conducteurs de France.

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