Le nouveau gouvernement d’Angela Merkel a prévu de développer l’électro-mobilité dans son contrat de coalition. Le transport de marchandises est également concerné. Le nouveau ministre des Transports, Andreas Scheuer (du parti conservateur bavarois CSU) a promis lors d’une séance de travail des nouveaux ministres dans les environs de Berlin, mi-avril, d’exonérer les camions électriques du péage autoroutier (Maut) à compter de janvier 2019. « C’est une forte motivation pour les entreprises de transport que de passer à des véhicules propres », insiste le ministre dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung. La motivation financière est en effet importante. Selon les calculs du ministère, les transporteurs pourraient économiser jusqu’à 5 000 € par véhicule et par an.
Seuls 12 000 camions électriques circulent actuellement sur les routes allemandes. Peu de modèles – essentiellement des véhicules de la marque Daimler – sont sur le marché. Le gouvernement entend donc passer à la vitesse supérieure. D’autres mesures sont envisagées pour encourager l’achat de camions électriques, comme la mise en place d’un amortissement exceptionnel l’année de l’achat.
L’économie sur la Maut pour les entreprises passant à l’électrique sera d’autant plus importante que le péage autoroutier [15 000 km d’autoroutes allemandes à l’heure actuelle] doit être étendu à compter de juillet 2018 à 40 000 km de routes nationales. Selon les estimations, 30 000 entreprises supplémentaires seront ainsi concernées par le péage routier. Le montant acquitté par les transporteurs varie de 8,1 à 21,8 centimes du kilomètre, en fonction de la puissance du moteur et des émissions des véhicules. Le péage autoroutier a rapporté l’an passé 4,6 milliards d’euros à l’État. Pour 2018, 2 milliards supplémentaires sont prévus avec l’extension de la taxe. L’intégralité de la somme est réinvestie dans l’entretien du réseau.
Depuis plusieurs mois, les routiers circulant sur le réseau allemand ont pu se familiariser avec les nouvelles bornes bleues de Toll Collect, l’entreprise chargée de collecter le péage. D’ici à juillet, 400 bornes seront installées sur l’ensemble du réseau routier et autoroutier concerné par le péage. « Ces bornes contrôlent au passage d’un véhicule s’il est soumis au péage avec trois clichés : vue d’ensemble, vue de côté, plaque d’immatriculation, explique Claudia Steen, porte-parole de Toll Collect. Si le chauffeur est en règle, les données sont immédiatement détruites par la borne. S’il y a soupçon de non-conformité, elles sont transmises à un centre de contrôle. » La grille de pénalités est salée : 480 € en cas de non-paiement du péage ; 240 € en cas de déclarations inexactes sur la puissance et les émissions du véhicule.