Formation professionnelle, apprentissage, assurance chômage. La confédération CFE-CGC entend faire peser la voix de l’encadrement dans les diverses réformes annoncées cette année. Avec une représentativité nationale en hausse, à 12,28 % (5,11 % dans le transport), la CFE-CGC vise à « traiter en profondeur la question du bien commun que représente l’entreprise dans la société ». Lors d’une conférence qui s’est tenue fin janvier, François Hommeril, président du syndicat national, a dressé les lignes directives pour 2018. La réforme de la formation professionnelle fera l’objet de discussions dans les prochaines semaines. Or, sur ce sujet, « le budget donne lieu à de nombreux débats qui occultent le plus important : l’efficacité économique de ce dispositif », soutient François Hommeril. Outre une arme qui agit contre l’inégalité sociale, « il est aussi un outil de compétitivité économique ». Mais pour qu’il ait un bon impact économique, une bonne ingénierie serait nécessaire pour s’assurer de l’efficacité et du caractère qualifiant des formations, indique le président du syndicat. Le rassemblement du compte personnel de formation (CPF) et du congé individuel de formation (CIF), une piste étudiée par le gouvernement, inquiète le syndicat attaché au CIF. « Si les deux dispositifs se retrouvaient dans une enveloppe globale, il faudrait garder l’accompagnement, tel qu’il est aujourd’hui proposé pour le CIF », souligne François Hommeril.
Concernant l’apprentissage, « il faut tout faire pour le développer » (voir p.16). Pour la CFE-CGC, la question de l’âge doit être soulevée afin que davantage de personnes puissent en bénéficier, notamment celles qui visent une reconversion. Le syndicat a rappelé son attachement à l’assurance chômage qui doit également faire l’objet d’une réforme. François Hommeril est également revenu sur les ordonnances, dont l’impact commence à se faire ressentir avec les premières ruptures conventionnelles collectives. « Nous étions contre cette mesure car elle apparaît comme une facilité qui n’en est pas, regrette-t-il. L’entreprise se trouve ainsi exonérée de faire l’examen de son bilan économique et ne pose pas la question de la compétence qui s’en va. Elle perd ainsi en compétitivité ». Le syndicat continuera par ailleurs à soutenir la prévention, notamment les affections psychiques liées au travail qui touchent particulièrement le secteur des transports (15 %) et les cadres.
L’épisode neigeux que traverse une bonne partie de l’Hexagone entraîne, comme d’habitude, des perturbations dans les transports. Météo France maintient en vigilance orange 25 départements, particulièrement en Normandie, Picardie et Île-de-France. Ainsi, les véhicules de plus de 7,5 tonnes ont-ils eu l’interdiction de circuler sur les axes principaux du réseau routier d’Île-de-France mercredi. Les scènes de chauffeurs de poids lourds immobilisés et contraints de passer la nuit dans leurs camions sur les parkings des zones logistiques, s’étaient multipliées la nuit de mardi à mercredi. On se tourne alors vers les pouvoirs publics pour comprendre pourquoi les difficultés météorologiques n’ont pas été anticipées. Interrogée sur France Inter, Élisabeth Borne, la ministre des Transports a déclaré que « quand il tombe de telles quantités de neige, le salage ne suffit pas ». Et pourtant, nos amis canadiens, rompus à des montagnes de neige, dégagent encore les routes par le salage…