La simple lecture des volumes d’immatriculations de véhicules industriels de plus de 5 tonnes, à fin septembre, laisserait à penser que le marché 2019 s’oriente vers les bases de l’an passé. À fin septembre, la Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle (CSIAM) relève en effet une croissance de 8,3 % et 42 641 immatriculations neuves. Sauf que, depuis cet été, « le marché enregistre un net ralentissement », constate Thierry Archambault, président délégué de la CSIAM. De 5 à 15 % par mois depuis juillet, ce tassement serait la conséquence de l’anticipation des achats de camions observée en début d’année selon les constructeurs. À leurs yeux, cette démarche a été provoquée par l’équipement obligatoire de tachygraphes de nouvelle génération sur les matériels neufs fixé au 15 juin.
Toutefois, ce ralentissement n’est pas homogène et concerne davantage les porteurs. Ayant pris de l’avance sur la première moitié de l’année, ce segment a progressé de 5,3 % à fin septembre avec un total cumulé de 18 718 unités. Il est moins perceptible sur les tracteurs, qui s’apprécient sur la période de 10,8 % avec 23 923 ventes. « Rien d’inquiétant », s’accordent les constructeurs, qui tablent sur un marché de 50 000 poids lourds en 2019. Soit un niveau jugé « normal » et toujours supérieur à la moyenne décennale. Avec l’ajustement des ventes par rapport à l’anticipation de début d’année, la CSIAM relève un faible écoulement des matériels sur le marché de l’occasion et le manque de conducteurs susceptibles de ralentir les renouvellements.
Sur les volumes commercialisés à fin septembre, la part des véhicules GNV s’élève à 1,5 % environ, « freinée par un réseau de distribution encore perfectible et un marché d’occasion à stabiliser », selon Thierry Kilidjean, dirigeant d’Iveco. Par marque, de fortes différences apparaissent toutefois. Scania, DAF, Renault Trucks et Volvo Trucks affichent des croissances de 10 à 30 %. Si MAN et Mercedes reconduisent quasiment leurs résultats de 2018, Iveco enregistre un repli de près de 15 % dû à son segment tracteurs. Côté délais de livraison, les constructeurs se rejoignent autour de trois mois hors carrosserie.
Lors du prochain salon Solutrans, qui se tiendra du 19 au 23 novembre à Lyon, la CSIAM annonce deux actions. La première cible est le recrutement dans les filières du transport routier mais aussi au sein de leurs métiers : mécaniciens, force de vente, SAV… Le syndicat estime à 40 000 le besoin en conducteurs en France et à 50 000 les postes vacants dans les différents métiers. Aussi, lors de Solutrans, une antenne Pôle Emploi proposera l’ensemble des emplois à pourvoir dans la profession. Un autre temps fort est annoncé autour des innovations véhicules.