L’écosystème du gnv tire profit des réglementations

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Avec l’interdiction prochaine des véhicules diesel dans les villes, le GNV s’attend à des lendemains qui chantent. Des stations GNV se construisent à la demande de transporteurs. Les cartes carburant l’intègrent. En parallèle, tout un écosystème d’agriculteurs-méthaniseurs se met en place.

Le gaz naturel pour véhicules (GNV) est appelé à connaître un succès grandissant du fait de réglementations contraignantes. Ainsi, à l’instar de bien d’autres villes européennes, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé l’interdiction des véhicules diesel pour 2024 dans la capitale et celle de tous les véhicules thermiques pour 2030. Le Grand Lyon, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, l’Eure-et-Loir, l’Hérault, la Haute-Savoie, le Maine-et-Loire, les Pyrénées-Atlantiques et la Savoie lui emboîtent le pas en imposant le système de vignettes Crit’Air. D’où l’intérêt du GNV, qui est Crit’Air 1.

D’autant que les entreprises d’Île-de-France peuvent toucher, pour l’instant, une subvention de 6 000 euros pour un VP ou un VUL électrique, GNV ou hydrogène. Et de 9 000 euros pour un VU électrique, GNV ou hydrogène d’un PTAC supérieur à 3,5 tonnes. Qui plus est, les entreprises qui acquièrent jusqu’au 31 décembre 2019 un VU propre d’un PTAC supérieur à 3,5 tonnes peuvent pratiquer une déduction exceptionnelle, dite de « suramortissement » sur leur résultat imposable, lorsque ce véhicule roule exclusivement au GNV, bio-GNV ou carburant ED95 (+ 90 % d’alcool éthylique d’origine agricole).

Le montant de cette déduction exceptionnelle est de 40 % de la valeur d’origine des véhicules acquis. Résultat, les stations GNV sont appelées à se multiplier ainsi que les stations bio-GNV. En témoigne le réseau Avia de Picoty qui distribue une quinzaine de cartes carburant dont bien sûr la sienne, l’AviaCarte, axée sur les flottes en dessous de 20 véhicules. Cette carte est compatible avec le diesel et le GNV, mais pas l’électrique. Comme une majorité de cartes carburant, l’AviaCarte bénéficie d’une facturation centralisée, de l’export Excel des consommations vers la comptabilité, le paramètre en ligne des cartes (ouverture, arrêt, nouvelles commandes), un suivi des consommations en quasi-temps réel (presque toutes les heures) et en option le badge autoroutier PL d’Axxès.

Un maillage de stations GNV

« Nous proposons une offre GNV depuis 2017 dans les stations-service de Montélimar (26), Cholet (49) et Beaune-les-Mines, près de Limoges (87). En 2019, nous allons ouvrir des stations GNV à Montauban (82), La Rochelle (17) et Simandres (69) au sud de Lyon. En 2020, nous compterons 20 stations GNV. Nous construisons donc un maillage du territoire avec l’AviaCarte, explique Anthony Laberthonnière, responsable des stations-service acheteurs fermes (revendeurs) et des cartes accréditives, qu’une trentaine de transporteurs étaient venus voir avec des demandes en GNV. En partenariat avec Primagaz, nous allons proposer dans le courant 2019 à La Rochelle du bio-GNV pour répondre à la demande de transporteurs qui, eux-mêmes, répondent à la demande de leurs donneurs d’ordres ou s’inscrivent dans une démarche environnementale. »

Côté bio-GNV, l’association France gaz renouvelables (FGR) veut promouvoir un gisement de matière méthanisable détenu à 90 % par le monde agricole. « Nous comptons 60 sites d’agriculteurs-méthaniseurs qui injectent du bio-GNV dans le réseau. Soit 300 stations bio-GNV dont 82 sont publiques. Nous sommes en train de créer un maillage qui va interconnecter les réseaux de fabrication du méthane dans les campagnes. Actuellement, il y a 400 projets de méthanisation chez les agriculteurs », précise Jacques-Pierre Quaak, coprésident de FGR et président de l’Association des agriculteurs-méthaniseurs de France (AAMF).

Agriculteur en Seine-et-Marne, il construit une interconnexion ainsi qu’un raccordement à la zone logistique Val-Bréon (77). L’entrepôt d’Ikea Distribution Services qui y est localisé souhaite livrer ses magasins de la région parisienne avec des camions au bio-GNV. « J’ai emmené les responsables de la communauté de communes du Val-Bréon aux Pays-Bas où la réglementation impose le GNV aux transporteurs qui livrent la grande distribution. Nous y avons vu des flottes au bio-GNV liquéfié. À l’état gazeux, le volume est 600 fois moindre et offre une autonomie de 300 à 400 kilomètres », reprend le coprésident de FGR, qui se dit ouvert à l’idée d’une carte carburant bio-GNV des agriculteurs-méthaniseurs.

Bio-GNV et méthanisation

Les investissements sont considérables : « Trois à quatre fois le prix de la ferme ! Soit 1,5 million d’euros pour arriver de 8 à 10 millions d’euros pour une installation capable d’injecter du méthane dans le réseau. Les agriculteurs se regroupent à trois ou cinq pour investir. Parfois, ils se syndiquent à plusieurs dizaines, poursuit Jacques-Pierre Quaak. Pour parvenir à l’objectif de 30 % de bio-GNV (270 TWh) en 2050, il faudrait construire 5 000 méthaniseurs en France. » Pas impossible puisque la méthanisation pérennise les exploitations agricoles avec 30 à 50 % de recettes supplémentaires. Un eldorado pour lequel le Salon international de l’élevage (Space) – des 10 au 13 septembre derniers à Rennes –, a consacré un hall entier aux équipements de méthanisation pour les agriculteurs.

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