Les métiers de la logistique et du transport jouent un rôle important dans l’économie bretonne avec 36 589 salariés, dont 22 587 dans le TRM, d’après le rapport 2018 de l’antenne régionale de l’OPTL. La Bretagne représente ainsi 5 % de l’effectif total de la branche au niveau national (701 399 salariés). L’évolution positive des effectifs salariés (+ 2,8 % comparé à fin 2016), amorcée en 2014, s’est poursuivie sur un rythme soutenu en 2017 et sur le même rythme que la moyenne hexagonale. Selon les prévisions de l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), les effectifs de conducteurs en marchandises devraient atteindre près de 29 800 salariés cette année et plus de 30 400 en 2020. Les besoins se chiffrent à 1 600 conducteurs, dont 476 créations d’emplois, en 2020.
Autre chiffre : 147 millions de tonnes de marchandises ont été transportées en 2016 par la route en Bretagne. C’est avec ses voisines que les flux routiers de marchandises sont les plus importants. En premier lieu, les Pays de la Loire, d’où proviennent 46 % des marchandises livrées en Bretagne, et où arrivent 41 % des marchandises quittant le territoire breton. Vient ensuite la Normandie, avec respectivement 17 % et 19 % des flux. Les produits transportés reflètent l’économie de la région et ses spécificités. Ainsi, les volumes les plus importants concernent les produits agricoles (28,1 millions de tonnes, à 19,1 %) et alimentaires (27,8 millions de tonnes, à 18,9 %). Les trois quarts des marchandises sont transportés au sein de la région. Par ailleurs, les matériaux de construction représentent également une part importante des flux de transport (29,4 millions de tonnes, 20 %).
En raison du caractère périphérique et insulaire de la Bretagne, la logistique demeure largement terrestre. Les entreprises* bénéficient d’ailleurs d’un réseau routier assez dense et gratuit, issu notamment du plan routier breton de désenclavement de la région. Malgré une importante façade maritime, les ports ne jouent, eux, qu’un rôle assez marginal dans l’acheminement des marchandises. Ainsi, les emplois y représentent seulement 4 % du secteur logistique. Deux facteurs expliquent ce moindre poids. D’une part, le réseau de voies navigables de la région est peu adapté au transport fluvial de marchandises. D’autre part, aucun des ports de la région n’est classé comme GPM (grand port maritime). Toujours en lien avec la géographie de la Bretagne, les principaux établissements logistiques se situent dans le département d’Ille-et-Vilaine, porte d’entrée et de sortie du territoire breton. Ils sont ainsi positionnés le plus souvent à proximité de l’axe Rennes-Vitré, voie rapide qui relie la Région à l’Île-de-France mais aussi le long des axes reliant la Région avec les Pays de la Loire et la Normandie, reflétant l’interconnexion logistique entre Régions. L’Ille-et-Vilaine est ainsi le département breton où le poids des établissements logistiques dans l’emploi salarié total est le plus élevé (3,7 %), à comparer à la moyenne régionale de 3 %. Ce poids décroît en se déplaçant vers l’ouest de la Bretagne pour s’établir à 2,2 % dans le Finistère. Autre constat : la logistique bretonne est peu tournée vers l’export. En 2014, la presque totalité du chiffre d’affaires (97 %) des entreprises logistiques bretonnes est ainsi réalisée au sein du marché domestique. À titre de comparaison, cette part est de 86 % pour l’ensemble des régions de France métropolitaine.
Ces dix dernières années, le volume de l’intérim ne cesse de croître en Bretagne, pour atteindre 44 020 intérimaires à la fin du quatrième trimestre 2018. Tous les départements bretons enregistrent une hausse du volume de l’intérim ce dernier trimestre. C’est dans le Finistère et surtout en Ille-et-Vilaine qu’elle est la plus sensible (respectivement + 3,1 % et + 6,8 % par rapport au troisième trimestre). Cette évolution concerne notamment le secteur de la logistique et des transports. Car, comme ailleurs, la Bretagne connaît elle aussi des difficultés de recrutement. La pénurie de candidats disponibles a donc profité aux entreprises de travail intérimaire. Ainsi, selon l’OPTL Bretagne, 2 070 intérimaires ont été embauchés dans le TRM en 2017. Il s’agit d’une hausse de 21 % par rapport à 2016.
F. F.
Si les axes routiers littoraux entre Rennes-Brest, Rennes-Quimper et Brest-Quimper sont depuis longtemps aménagés et d’accès toujours gratuit, la route nationale 164 à deux fois deux voies, commencée il y a cinquante ans dans le cadre du plan routier breton de 1969, n’est toujours pas achevée. À ce jour, 65 % de ce tracé central est aménagé… Et rien ne sera terminé avant cinq ou six ans !
Destiné aux dirigeants et futurs dirigeants d’entreprises, l’événement Entreprendre dans l’Ouest fait escale à Rennes du 23 au 25 septembre. Parmi les temps forts : la soirée prospective « Le monde et l’entreprise en 2052 ».
La région a installé en juillet dernier le comité de pilotage de la Bretagne industrielle. Parmi les axes : accélérer la dynamique du dispositif Breizh Fab doté de 4 millions d’euros sur trois ans. Au programme : mobilisation renforcée des EPCI, ouverture au secteur agro-alimentaire, connexion avec les financements du programme d’investissements d’avenir et de la Banque des territoires, fléchage de fonds européens de développement régional (Feder) complémentaires, etc.
* L’OPTL Bretagne recense 1 797 établissements dans les transports et la logistique au 31 décembre 2017, dont 1 077 dans le TRM.