Fleuves et péniches ont transporté, en 2017, 222,7 millions de tonnes de marchandises en Allemagne – pour l’essentiel des marchandises de gros tonnage (carburants, matériel de construction, acier et minerais) – selon des chiffres publiés début avril par l’Office fédéral des Statistiques. Malgré cette légère progression (+ 0,6 % sur un an), le transport fluvial reste marginal en République Fédérale, où le trafic routier assure 80 % du transport des marchandises. « Cette légère progression du fluvial est quasiment insignifiante, et n’est liée qu’au regain de croissance de l’économie allemande », souligne Lars Mönch, chef du département « réduction des émissions et économies d’énergie dans le transport » au sein de l’Office fédéral de l’Environnement. Le secteur souffre du recul de la consommation de biens traditionnellement transportés sur l’eau tels que le charbon. Seul le segment du transport des conteneurs par voie fluviale a connu une progression significative l’an passé, de + 5,3 %, à 2,6 millions de conteneurs. La stagnation du transport fluvial autour de 5 à 7 % du total pourrait sembler décevante, en regard des ambitions affichées au début des années 2000 par le gouvernement de Gerhard Schröder (SPD). En 2002, la coalition des Sociaux-démocrates et des Verts s’était fixée comme objectif que le rail et le fleuve représentent 39 % du transport des marchandises en Allemagne, à l’horizon 2015. Non seulement l’Allemagne est loin du but alors affiché, mais les voies fluviales ne sont même plus mentionnées dans les nouveaux objectifs de gestion durable définis par le gouvernement allemand en 2016. « Nous avons de la sympathie pour le transport fluvial, explique Lars Mönch. La consommation d’énergie en termes de tonnage transporté au km est très faible sur l’eau. Mais le talon d’Achille du transport fluvial, ce sont les émissions relativement élevées de particules fines et d’oxydes d’azote », particulièrement problématiques pour les villes des bords du Rhin. Le fleuve reliant le cœur de l’Europe au port de Rotterdam assure 80 % du transport fluvial de marchandises allemand. « Il faudrait équiper les bateaux de filtres. Mais les moteurs des péniches sont révisés trop peu souvent, contrairement à ceux des camions », regrette Lars Mönch.
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Le transport fluvial a stagné en 2017
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