BENJAMIN LAURENT : La commission de gestion de fonds, paritaire et présidée par René Petit (FNTR) et Patrick Blaise (CFDT), s’est réunie au printemps afin de décider des premières actions de prévention qui donnent droit à des points de solidarité. Ce catalogue est désormais opérationnel. Notre deuxième objectif cette année visait à permettre aux salariés de se connecter à leur espace personnel via notre site internet. Depuis le 1er juillet, ils ont accès à l’ensemble de leur compte prévoyance. Nous travaillons désormais sur notre 3e objectif, la communication auprès des salariés pour leur faire connaître le compte. La branche nous a confié la gestion du dispositif pour l’ensemble des entreprises, y compris celles qui auraient choisi un autre assureur pour leur garantie de prévoyance. Nous visons ainsi une diffusion large, notamment via la communication des entreprises et des organismes de formation. Nous solliciterons également des partenariats divers, par exemple Truckfly, une application sur smartphone destinée aux conducteurs et qui bénéficie d’une large audience puisque 120 000 salariés du secteur l’utilisent.
B. L. : La branche s’était fixé, dès le début des négociations de réforme de la prévoyance, la nécessité de ne pas créer uniquement un dispositif de réparation, mais de compléter l’amont (prévention) et l’aval (accompagnement). Ce dispositif de points de solidarité s’inscrit ainsi dans cet objectif et plus globalement de renforcement de la prévention santé souhaité par les pouvoirs publics. Mais il permet également d’agir en aval, avec l’accompagnement des personnes atteintes par une maladie grave, une invalidité ou encore une inaptitude à la conduite. Le transport est une branche pionnière dans le domaine, il n’existe pas de système d’incitation équivalent.
B. L. : Le taux de cotisation AT/MP, à la charge de l’employeur, représente 100 fois le coût de la cotisation au fonds de solidarité [la cotisation à hauteur de 0,05 % est répartie à parts égales entre l’employeur et le salarié, ndlr]. La réduction de ce taux doit être un objectif indirect. Pour ce faire, nous visons bien la prévention des risques lourds de santé et de long terme (maladies cardiovasculaires ou troubles musculo-squelettiques), pas le court terme qui relève de la prévention des contrats de complémentaire santé.
B. L. : Le compte à points s’intègre dans un cadre global de prévention initié par la branche il y a quelques années. À l’initiative des partenaires sociaux, les acteurs de la branche travaillent davantage ensemble, ce qui permet de développer diverses actions. Ainsi, deux conventions, signées respectivement en 2013 avec la CNAMTS et l’AFT pour l’une, et entre l’OPCA-TS, l’AFT, la Carcept Prev et l’Aftral en 2015 pour l’autre, commencent à porter leurs fruits. Un programme qui implique des formations de prévention à divers postes au sein d’une entreprise s’est développé en Bretagne et commence à s’étendre à d’autres régions. Par ailleurs, nous avons créé en 2013 la fondation Carcept Prev qui porte par exemple les actions « Les Pros de la route ont du cœur ».
B. L. : Il peut agir sur 5 domaines :
• être à jour de ses rendez-vous de santé (dépistages, visites médicales, examens périodiques de santé) ;
• améliorer ses comportements (par le sevrage tabagique actuellement, bientôt un coaching hygiène de vie et sommeil sera proposé) ;
• suivre un accompagnement des maladies chroniques comme le diabète ;
• un axe collectif est par ailleurs proposé : des entreprises qui s’engagent dans une action TMS pro avec l’assurance maladie pourront permettre à leurs salariés d’acquérir des points ;
• Enfin, il peut suivre des formations qui comportent des volets prévention. Le système est simple et figure dans un catalogue dédié sur notre site. Ce catalogue va s’enrichir, par exemple sur un parcours prévention santé en réflexion avec un syndicat de médecins.