Le transport alternatif en développement

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Malgré l’absence d’une politique nationale soutenue en faveur du report modal, les initiatives se multiplient pour offrir des services innovants. Bolloré Logistics part à l’assaut de la Seine, tandis que les ports des Hauts-de-France construisent le hub de demain.

Désormais, un nouvel automoteur navigue sur la Seine. Depuis le 28 février, Bolloré Logistics a mis en service une navette fluviale entre le terminal multimodal du Havre et celui de Bonneuil-sur-Marne (94). Le bateau effectue une rotation, chaque mercredi, avec des possibilités d’escales supplémentaires dans les ports de Gennevilliers (92) et de Rouen. La navette repart chargée au départ des deux ports parisiens à destination de Rouen et du Havre. Cette solution permet à Bolloré Logistics d’offrir une capacité de plus de 5 000 EVP vers les Ports de Paris. De quoi réjouir HAROPA-Ports de Paris et la Région Normandie qui ont soutenu ce projet. « Cette nouvelle navette confirme la volonté de Bolloré Logistics de placer le fleuve au cœur d’un plan de transport qui relie les marchés de consommation de l’Île de France à plus de 700 ports dans le monde », déclare Régine Bréhier, directrice générale de HAROPA-Ports de Paris et vice-présidente de HAROPA.

Elle félicite aussi le choix du terminal trimodal, relié au fer et au fleuve, de Bonneuil-sur-Marne, situé à l’est de l’Ile-de-France. C’est d’ailleurs de ce lieu également que partent les navettes d’XPO Logistics pour Casino.

Bolloré Logistics veut également faire bénéficier ses clients d’un pilotage optimisé des coûts en leur faisant profiter des meilleures franchises portuaires offertes par l’axe Seine. « Les coûts de stationnement des conteneurs import au Havre peuvent être optimisés avec une logique de corridor fluvial. Notre objectif consiste donc à proposer à nos clients une solution flexible limitant ces frais », explique Laurent Foloppe, directeur de la Région Normandie de Bolloré Logistics, dans un communiqué.

Cette offre fluviale marque la pleine volonté de l’opérateur de développer des solutions innovantes et éco-responsables afin de répondre à la demande de ses clients. Elle s’inscrit également dans sa stratégie de développement de la Vallée de Seine. Grâce à sa barge, Bolloré Logistics réduit ainsi sa part de transport routier en étant proche des grandes bases logistiques franciliennes. Quant à la desserte du dernier du dernier kilomètre, le prestataire a choisi d’opérer principalement par des camions circulant au gaz naturel.

Union sacrée dans le nord

Dans les Hauts-de-France, une nouvelle marque a vu le jour il y a un an, Norlink Ports. Cette association est née d’une union sacrée entre le port de Dunkerque (GPMD), les ports de Boulogne et Calais (Société d’exploitation des ports du détroit), le port de Valenciennes (Syndicat mixte docks Seine-Escaut), ainsi que des CCI exploitant des ports intérieurs (Hauts-de-France, Grand-Lille, Grand-Hainaut, Oise, Aisne, Amiens-Picardie, Artois et Côte-d’Opale).

Sur un territoire de 6 millions d’habitants, ces acteurs économiques locaux ont souhaité réaliser un projet fort autour de 4 engagements : l’affirmation d’une région logistique à l’échelle de l’Europe, la mise en valeur des projets d’infrastructures de transports de marchandises, les solutions aux problématiques de transports de marchandises et de logistique des entreprises et la construction d’une mobilité durable des marchandises. La région souhaite devenir le hub logistique du Nord-Ouest de l’Europe en capitalisant sur un projet, toujours non officialisé, le Canal Seine-Nord. Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France et des Ports de Lille, déclarait lors du premier anniversaire de l’association : « Norlink a été créé pour l’arrivée de Seine-Nord de manière pro-active. Si le canal ne vient pas, ce serait dramatique mais c’est inimaginable ». En effet, selon les estimations, le CSNE – qui doit relier les bassins fluviaux du nord de l’Europe à la région parisienne – générerait à l’horizon 2025, quelque 10 000 créations d’emplois pendant la phase du chantier et près de 50 000 emplois après sa mise en service.

Pour le moment, Norlink met en œuvre des actions concrètes afin de capter des flux comme le projet One Belt One Road (Obor) avec la Chine. La plateforme de Dourges accueille ainsi maintenant un train hebdomadaire en provenance de Wuhan, soit 40 EVP pour Decathlon. Côté fluvial, une navette de Nord Ports Shuttle part, chaque semaine, de Dunkerque pour rallier le port de Béthune afin de livrer de la gomme à Bridgestone.

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