Le secteur de la logistique s’attaque à VW

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Le secteur de la logistique est fortement touché par le scandale des moteurs diesel truqués chez Volkswagen. Les estafettes du constructeur allemand sont en effet particulièrement prisées des entreprises de transports. Fin avril, la fédération de la branche, BGL, adressait à ses membres un courrier les invitant à se joindre à une plainte collective contre VW.

L’initiative implique également trois autres fédérations, plus petites, du secteur (AMÖ, BWL et DSLV), représentant au total 12 000 PME et 500 000 salariés, qui pourront eux aussi rejoindre les plaignants, pour leur véhicule privé. Au total, 2,5 millions de véhicules du groupe VW sont concernés en Allemagne par le scandale des moteurs diesel truqués. « 30 à 40 % des véhicules sinistrés appartiennent à des sociétés ou à des auto-entrepreneurs », explique Christopher Rother, du cabinet d’avocats Hausfeld. « En tant qu’entrepreneur, si je commets une erreur, je dois la réparer, rappelle un patron de PME. Aux Etats-Unis, VW a du s’engager à verser des milliards de dollars d’indemnités à ses clients victimes dû scandale. Mais pas en Allemagne… Ce n’est pas normal ! » De fait, aux Etats-Unis, VW a dû s’engager sous la pression des autorités à indemniser les clients trompés. En Allemagne, le groupe refuse de rembourser les véhicules et de verser des dommages et intérêts à ses clients, qui doivent se contenter d’un changement de logiciel offert par le constructeur. Et subir la perte de valeur de véhicules invendables sur le marché. D’où l’idée d’une plainte collective pour le secteur des transports et de la logistique. « Quantité de nos membres s’étaient adressés à nous pour nous demander ce qu’ils pouvaient faire », explique le patron du BGL, Dirk Engelhardt, au quotidien Süddeutsche Zeitung. D’où l’idée d’une réponse au niveau des fédérations.

12 000 PME plaignantes potentielles

Les 12 000 PME membres des quatre fédérations ont ainsi reçu, fin avril, un courrier les invitant à se joindre à la plainte collective, afin d’obliger VW à rembourser les véhicules défectueux. Les propriétaires de véhicules en leasing ont jusqu’au 31 mai pour se joindre à la procédure, jusqu’à fin juin pour les véhicules achetés cash. Les chances de l’emporter sont élevées. Jusqu’à présent, une centaine de procès ont été lancés en Allemagne contre VW. Les clients du groupe ont obtenu gain de cause dans 90 % des cas. Le propriétaire d’une Audi Q3 a obtenu en mars 37 000 euros de VW ainsi que le rachat du véhicule par le constructeur devant le tribunal de Heilbronn, en plus des intérêts et de la prise en charge des frais d’avocat. Un tribunal de Nürnberg-Fürth avait également condamné en avril VW à verser 24 000 euros de dommages et intérêts au propriétaire d’un Tiguan, que le constructeur avait également dû racheter. Le cabinet d’avocats Hausfeld et la société de services myRight, qui se chargent de la plainte des entreprises de logistique, prennent en charge les frais s’ils perdent leur procès. En cas de victoire, les plaignants s’engagent en revanche à verser aux avocats un honoraire de 35 % sur la somme gagnée.

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