Le rendez-vous avec son banquier

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Aller demander un crédit à son banquier n’est pas un geste anodin. Il convient de réunir toutes ses meilleures cartes pour le convaincre. Autrement dit, avoir un business plan clair, qui reflète la capacité économique de son entreprise.

En matière de financement, tout dépend de la relation de confiance établie avec son banquier. Ce professionnel a besoin de connaître les dirigeants de l’entreprise mais aussi ses moyens et sa situation économique. « Ma société est accompagnée par deux banques. Du fait de mon ancienneté à sa tête, soit 30 ans, et en raison de son bilan positif, j’ai pu établir de bonnes relations avec elles. Grâce à cela, je ne rencontre pas de difficultés pour obtenir les financements nécessaire à l’activité, bien qu’il s’agisse d’une petite entreprise », témoigne Michel Arrestat, dirigeant des Transports Arrestat (31) qui emploie 8 salariés. Généralement, le banquier demandera à accéder au bilan. Ce qui lui permet d’apprécier la structure financière de la société et d’apprécier si un endettement supplémentaire est envisageable (ratio dettes sur capitaux propres). Il souhaiterait également voir le compte de résultat afin de retracer les charges, les dépenses, les produits et les ressources de l’entreprise sur une année donnée. Le tableau de financement fait aussi partie des données prises en compte car il identifie les sources de financement de l’entreprise (dettes, autofinancement, capitaux) ainsi que l’emploi de ses ressources (affectation du résultat, remboursement des dettes, investissements, distribution de dividendes, etc.). De la même manière, le plan de trésorerie permet, avec le compte de résultat prévisionnel, de vérifier la capacité de l’entreprise à faire face à ses décaissements. Enfin, le besoin en fonds de roulement (BFR) retrace le besoin lié au financement du cycle d’exploitation (stocks, créances, clients…).

Ainsi, le business plan (voir encadré) ou le plan d’affaires doit traduire le projet en objectifs chiffrés et présenter les moyens pour le réaliser. C’est sur la base de ce document que la discussion s’engagera avec le banquier. Vous aurez donc à lui communiquer régulièrement, les informations financières afin qu’il évalue l’entreprise et sa gestion. Il convient de ne pas hésiter à lui demander de vous communiquer la notation affectée à votre entreprise (voir ci-contre). Il faut savoir que vous avez droit à ces informations dès lors que vous recourez à un prêt bancaire (article L 313-12-1 du code monétaire et financier résultant de la loi n° 2013-672 dite de « régulation des activités bancaires »).

Réaliser son business plan en 9 étapes

1 – Page de couverture claire et bien présentée contenant :

• Le nom de l’entreprise, sa date de création, son numéro SIREN et son code APE.

• Les noms, adresses et coordonnées des dirigeants principaux.

• L’adresse du site internet.

• La date du document

2 – Synthèse d’une page contenant :

• Les informations générales sur votre entreprise et son statut.

• Une vision synthétique de votre entreprise ; son historique, ses produits, vos créations / développements, votre but ultime et ce dont vous avez besoin pour réaliser votre projet.

3 – Management et personnes clés

• Organigramme/structure hiérarchique de l’entreprise.

• Le rôle joué par ces personnes clés.

4 – Analyse du marché :

• Quel est votre marché ? S’agit-il d’un marché local, régional, national ?

• Comment évolue votre marché ? (volume général, chiffres d’affaires, et évolution en progression, en déclin…).

• La clientèle.

• Les acteurs déjà présents sur le marché, leurs comportements et atouts comparés (concurrents).

5 – Stratégie et étapes clés

• Part de marché visée et clients potentiels ciblés.

• Votre positionnement ; comment allez-vous vous démarquer de vos concurrents ?

• Analyse AFOM « A-touts, F-aiblesses, O-pportunités, M-enaces ».

6 – Plan marketing

• Stratégie marketing : les actions marketing que vous comptez mettre en place pour attirer la clientèle cible.

7 – Plan opérationnel

• Quels sont les moyens à votre disposition ? (moyens commerciaux, moyens de production, moyens humains et charges associées). 8 – Projections financières

• Plan de financement initial, bilan, plan de trésorerie, documents comptables prévisionnels.

9 – Les ressources à votre disposition

• Biens hors exploitation, savoir-faire particuliers, franchises, partenariats produit, ressources propres ou familiales…

source : Guide Médiation du crédit aux entreprises

Quelles sont les entreprises cotées ?

Toutes les entreprises qui ont leur siège social en France peuvent être cotées à partir d’informations contenues dans la base de données FIBEN (Fichier bancaire des entreprises) gérée par la Banque de France. Ces informations recouvrent : des informations juridiques, des événements judiciaires, des incidents de paiement sur effets, les crédits bancaires, les associés et les dirigeants, etc.

Par principe, la documentation comptable d’une entreprise est recherchée dès lors que son chiffre d’affaires est supérieur à 750 000 euros. La cote de crédit repose alors, dans une large mesure, sur la situation financière des entreprises concernées. Certaines entités ne reçoivent pas de cote de crédit, soit en raison de leur domiciliation hors de France ou soit en raison de leur activité.

Grille de lecture de la cotation :

La cotation constitue une approche synthétique de la situation financière d’une entreprise, en termes de structure financière, de rentabilité et de solvabilité. Elle comprend une cote d’activité et une cote de crédit. La cote d’activité, symbolisée par une lettre (A, B, C, D, E, F, G, H, J, N ou X), indique le niveau du dernier chiffre d’affaires annuel hors taxes.

La cote de crédit prend en compte la situation financière et la rentabilité de l’entreprise au travers d’une batterie d’indicateurs comptables (comptes consolidés pour les groupes), l’existence d’incidents de paiement ou de créances douteuses, d’éventuelles procédures judiciaires à l’encontre de l’entreprise et/ou des dirigeants, ainsi que tout élément significatif de l’environnement de l’entreprise.

De façon schématique, la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements est jugée :

• excellente : 3++

• très forte : 3+

• forte : 3

• assez forte : 4+

• acceptable : 4

• assez faible : 5+

• faible : 5

• très faible : 6

• Appelant une attention spécifique (présence d’au moins un incident de paiement significatif) : 7

• menacée, compte tenu des incidents de paiement déclarés : 8

• compromise, les incidents déclarés dénotant une trésorerie très obérée : 9

• entreprise en procédure judiciaire : P

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