Avec 260 000 colis livrés par jour, décembre est un mois sous tension pour le marché de l’express. DHL Express anticipe ainsi une hausse de ses volumes de 35 % par rapport au reste de l’année, et de 12 % comparée aux fêtes de fin d’année 2017. À cette progression, s’ajoute la part croissante des livraisons BtoC réalisées souvent en zone urbaine contrainte. « De 2 % en 2010, elles représenteront 34 % cette année et 45 % en 2020 », selon Philippe Prétat, son président. Pour relever ces défis, l’expressiste a présenté, le 16 novembre, son plan de bataille. Lequel s’appuie tout d’abord sur une politique d’investissement de longue haleine dans son réseau national composé de 55 agences. Plus de 12 M€ y ont été ainsi investis cette année, portant à 50 M€ les sommes engagées depuis 2013.
Face à l’afflux de colis, des mesures ponctuelles sont également mobilisées avec, en décembre, le recrutement de 400 saisonniers en sus des 2 500 collaborateurs de l’entreprise. En parallèle, le nombre de vols aériens quotidiens passera de 36 à 40, et 21 véhicules électriques seront réceptionnés, dont 16 affectés à son nouvel espace logistique urbain Distrigreen de 1 200 m2, porte de la Chapelle, à Paris. « Il s’agit de Nissan e-NV200 de 4 m3 et de Nissan Voltia e-NV de 8 m3 rejoints, au premier trimestre 2019, d’un MAN e-TGE de 10,7 m3 », précise Philippe Prétat. D’ici à la fin de l’année, la filiale du groupe Deutsche Post exploitera ainsi 60 véhicules électriques en France. « Ce parc s’élèvera à 110 véhicules à l’horizon 2020 », sachant qu’en 2025 « nous assurerons 70 % des premiers et derniers kilomètres avec des solutions propres (5 % actuellement, Ndlr). Nous souhaiterions aller plus vite mais nous sommes limités par les capacités des constructeurs, de modèles de plus de 10 m3 en particulier ».
Sur un parc de 1 500 véhicules exploités en propre, en location ou en sous-traitance, qui assure 55 % de ses livraisons, le déploiement de cette flotte électrique s’accompagnera d’ici à 2020 de l’ouverture d’espaces logistiques urbains. Un second est annoncé dans le sud de Paris ainsi que dans plusieurs villes de province dont Marseille et Lyon. Adossé à des outils numériques pour optimiser les remises au premier passage, ce développement s’appuiera aussi sur des partenariats noués avec des entreprises spécialisées dans la course à vélo, en triporteur et à pied comme Citéliv à Lille, Alternmobil à Nice et Toulouse, Green Course à Nantes, Toutenvélo à Rouen, Caen et Rennes, Novéa à Strasbourg ou Becycle à Lyon. S’ajoutent des collaborations dans la livraison collaborative avec You2You et Tousfacteurs, une cinquantaine de consignes et près de 5 000 points relais mis à disposition par son partenaire Relais Colis, également filiale du groupe Deutsche Post.
Première entreprise de transport express certifiée ISO 50 001 pour sa gestion énergétique, la présentation de cette feuille de route a été l’occasion pour DHL Express France d’annoncer le renforcement de ses installations à Roissy-CDG. D’ici deux à trois ans, ses capacités actuelles de 3 000 m2 y seront multipliées par quatre !
Selon un sondage, réalisé par le cabinet de conseil et d’audit en supply chain BP2R, sur la conjoncture du transport routier, 2018 a été une excellente année pour les transporteurs. Ainsi, 61 % des sondés annoncent connaître une croissance de leur activité. Optimistes, 90 % des transporteurs pensent que le volume global de marchandises transporté par route par leur entreprise va croître au cours des six prochains mois. Pour accompagner cette croissance, plus de la moitié des répondants ont procédé à des recrutements, 58 % annoncent d’ailleurs les poursuivre dans les six prochains mois.
Le secteur se trouve affecté par les multiples blocages mis en place par le mouvement des « gilets jaunes ». Les véhicules de TRM se trouvent ciblés par les manifestants, entraînant notamment des pertes de chiffre d’affaires pour les entreprises. L’OTRE « s’interroge sur les solutions que le gouvernement serait à même de mettre en place comme sortie de crise ». Dans une lettre ouverte au Premier ministre, elle rappelle que la profession est touchée par de nombreuses sources de crispation (dumping social et fiscal, fiscalité du carburant, de transition énergétique…). Si elle n’appelle pas « à manifester aujourd’hui », elle exige « une réponse urgente et précise aux revendications de la profession ».
