La Suisse mise sur l’hydrogène pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, notamment pour le fret routier. Contrairement à d’autres pays européens, ce n’est pas le public mais le secteur privé – avec notamment la fondation Mobilité H2 – qui pousse au développement de cette technologie, avec comme objectif de voir rouler, d’ici à 2025, 1 600 camions à hydrogène sur les routes suisses. La barre des 50 véhicules doit être atteinte d’ici la fin de l’année. Les camions à hydrogène, dotés d’une autonomie de 400 km et pouvant faire le plein en dix minutes, disposent d’atouts de taille par rapport aux camions équipés de batterie, dont l’autonomie ne dépasse pas les 250 km. Mobilité H2, voulant passer à la vitesse supérieure, vient d’annoncer son intention de doter le pays, d’ici à 2023, d’un réseau de stations à hydrogène couvrant l’intégralité du territoire. Pour les véhicules, Mobilité H2mise sur son partenariat avec Hyundai. « La préoccupation pour le climat ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe, souligne Joseph Ackermann, ancien patron de la Deutsche Bank aujourd’hui à la tête de Mobilité H2. Avec la famille propriétaire de Hyundai, nous avons décidé de ce partenariat. Les Coréens s’occupent des véhicules, et nous, de l’infrastructure pour les stations de carburant. » La joint-venture mise sur pied par les deux partenaires prévoit la possibilité pour les entreprises intéressées de louer au kilomètre les véhicules. Le paquet de location englobe carburant, maintenance et assurance. La Suisse a pris de l’avance dans le domaine de l’hydrogène. Le distributeur Coop, qui a fait développer les 34 premiers camions à hydrogène au monde avec l’aide d’un bureau d’ingénieurs, est largement à l’origine de ce qu’on appelle le « modèle suisse ». Coop est à l’origine de Mobilité H2, un groupement de 17 membres (Coop, Migros, Avia, Shell, Camion Transport, Leclerc…) possédant un réseau de 2 000 stations-service et 4 000 poids lourds dans le pays.
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Le grand virage de l’hydrogène
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