Le GNL était jusqu’ici présenté en Allemagne comme positif pour le climat. Une étude réalisée à la demande du gouvernement néerlandais par l’organisation TNO, qui fédère les associations pour l’environnement en Europe, recommande de mettre fin aux subventions pour le GNL, qui serait plus nocif encore que le diesel pour le climat. Le rapport fait débat en Allemagne. Le test de TNO a été réalisé sur route sur six camions à moteur diesel répondant à la norme Euro VI et sur trois camions au GNL des marques Scania, Iveco et Volvo. Conclusion des tests menés : le diesel obtient sur le plan climatique de meilleurs résultats pour presque tous les types d’émissions testés. Les résultats sont particulièrement mauvais pour les émissions de monoxyde d’azote NOx. En ville comme sur l’autoroute, les émissions de NOx des véhicules au GNL sont deux à trois fois plus élevées que celles des moteurs diesel.
Et si les émissions de CO2 des moteurs au GNL sont inférieures à celles des moteurs diesel, le gain est si minime, 3 à 5 % de moins seulement ; – 14 % pour Volvo, qui ne compense pas les mauvais résultats en termes de NOx et de particules fines. D’autant que le processus de fabrication du carburant GNL émet également davantage de CO2 que pour le diesel. L’étude ne constate aucune différence en termes d’émissions entre gaz liquéfié et biométhane. Les auteurs de l’étude demandent en conséquence aux gouvernements de cesser de subventionner le GNL. En Italie, les subventions accordées au GNL coûtent 675 millions d’euros par an au budget national. En Espagne, le GNL est subventionné à hauteur de 143 millions d’euros par an ; 62 millions en Allemagne et 50 millions en France. En Allemagne, les véhicules au GNL sont également exemptés du paiement du péage autoroutier. « Pour augmenter ses parts de marché, l’industrie du gaz tente par tous les moyens de convaincre les politiciens que les camions au GNL sont bons pour le clima t », estime Stef Cornelis, de l’association Transport & Environnement (T&E) à Bruxelles.