Le financement des infrastructures au cœur des échanges

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Le 60e congrès de l’Unostra s’est déroulé le 6 octobre à Artigues-près-Bordeaux, en Gironde, rassemblant plus de 200 professionnels du transport. Au programme, des ateliers « nouvelles technologies », et des échanges sur fond d’inquiétudes liées au financement des infrastructures par une possible vignette.

Se déroulant cette année sur le Campus Atlantica d’Artigues-près-Bordeaux, le 60e congrès de l’Unostra a été rythmé par différents débats et ateliers. Certains étaient dédiés aux nouvelles technologies facilitant la gestion des entreprises de transport, à l’instar de la bourse de fret B2PWeb, proposant des outils interconnectés tels GedTrans (gestion documentaire) et GedMouv (traçabilité mutualisée). « GedMouv permet désormais la gestion des tournées, dans le but d’estimer un horaire d’arrivée sur site à plus ou moins une heure, et ainsi mieux anticiper les chargements, les livraisons. Nous travaillons par ailleurs sur la dématérialisation de la lettre de voiture, pour en faciliter la gestion et accélérer le processus de facturation », a indiqué Sébastien March, ingénieur commercial de B2PWeb.

L’e-CMR

Un autre atelier portait spécifiquement sur l’e-CMR, la dématérialisation des documents de transport – qui semble inévitable mais peine à être adoptée. Alexis Perinet-Marquet, directeur produit de Viatrans, a encouragé les professionnels à lui faire part de leurs besoins et leurs problèmes pour adapter la solution Transfollow, interopérable avec les systèmes utilisés par de nombreux transporteurs. L’objectif est d’augmenter l’accès à la lettre de voiture électronique, y compris aux petites sociétés. « L’e-CMR présente des avantages comme la signature sécurisée par QR code, réalisable en mode hors ligne, des économies de 40 à 70 % par rapport à une lettre papier, et la possibilité de la faire signer avec réserve », indique Alexis Perinet-Marquet.

La responsabilité sociale des entreprises

Abordée pour la première fois lors d’un congrès Unostra, la responsabilité sociale des entreprises (RSE 26000) dans le transport routier est un sujet encore nouveau. Régine Danet, consultante RH pour CAM’in, a évoqué sept questions clés pour identifier ce qui est bien ou mal fait dans l’entreprise, afin de dégager des pistes pour réaliser des actions. « Mettre en place des indicateurs RSE n’est pas si compliqué, et les entreprises font de la RSE sans le savoir en triant les déchets, en achetant des véhicules moins polluants, etc. Mais elles ne communiquent pas sur le sujet », remarque-t-elle. Pour Christian Hunault, vice-président de l’Unostra, la RSE est une boîte à outils avec différents tiroirs. « C’est une aide pour avancer sur le plan social, pour recruter plus facilement. Les nouveaux salariés viennent chercher dans les sociétés autre chose qu’un salaire », dit-il.

Financer les innovations

Olivier Maurel, président de Nov@log – unique pôle de compétitivité dédié à la logistique et à la supply chain – a précisé lors de son atelier sur les projets innovants que ce pôle a vocation à aider les entreprises à rechercher des financements ou à mettre en place un consortium. « Les innovations peuvent être liées à l’optimisation du transport, aux services ou encore à l’intermédiation », assure le dirigeant, exemples à l’appui.

Les discours du jour reflétaient les tensions du secteur. Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, a fait grincer des dents en déclarant, en lien avec le rail-route, vouloir « sortir un grand nombre de camions de la route », précisant que la Région était fortement empruntée par les poids lourds. Il a soulevé la problématique du financement des infrastructures – thème repris par la présidente de l’Unostra, Sandrine Bachy, qui a réaffirmé le refus de la profession de se soumettre à une vignette poids lourds. Sur ce point, Paul Weick, sous-directeur des transports routiers représentant la ministre des Transports Élisabeth Borne, a déclaré – en lisant le discours de la ministre, qu’« aucune option n’est exclue, mais rien ne sera décidé sans associer les entreprises du secteur ».

Inquiétude générale

En clôture du congrès, Sandrine Bachy a abordé le dossier du paquet Mobilité : « Nous allons continuer à défendre les intérêts des transporteurs français au sein de l’UETR (syndicat européen de transporteurs, Ndlr) afin que ce paquet Mobilité soit acceptable avec des règles de cabotage raisonnables pour tous, un statut de travailleur détaché équitable, un accès à la profession réglementé au niveau européen et un meilleur encadrement des VUL. » Au ministère des Transports, on constate « peu de progrès » sur ce sujet. « Avec ses partenaires de l’Alliance du routier, la France a réitéré à plusieurs reprises son opposition à une ouverture plus grande du cabotage. Nous défendons l’introduction d’une période de carence entre deux périodes de cabotage », indique son représentant à la tribune de l’Unostra. Sandrine Bachy a, par ailleurs, évoqué la suppression du CICE, qui « met fortement en danger les transporteurs, car la compensation n’est pas suffisante ». Réponse rassurante de Paul Weick : « En plus de cette transformation du CICE en allègement de charges, une diminution de quatre points supplémentaires des cotisations sociales pour les salaires au niveau du Smic interviendra au 1er octobre 2019. » Des paroles qui n’ont pas convaincu l’assemblée.

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