Le casse-tête du prix du carbone dans les transports

Taxe carbone

Totalisant plus de 25 % des émissions de GES en Europe, le secteur des transports est particulièrement concerné.

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La décarbonation de l’économie est une révolution pour de nombreux secteurs dont le transport. L’augmentation du prix du carbone via la hausse du prix des énergies fossiles semble inéluctable. Jusqu’à quel niveau ces hausses seront-elles acceptées par les entreprises ? Le rythme de développement des solutions alternatives "abordables" apportera une partie de la réponse même si les seuls progrès techniques ne suffiront sans doute pas.

L’Union européenne s’est fixée pour objectif de réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. "Cette révolution mobilise une grande variété d’outils qui, d’une façon ou d’une autre, conduisent à donner au carbone un prix appelé à croître", selon Yves Crozet, économiste spécialisé dans les transports.

Totalisant plus de 25 % des émissions de GES en Europe, le secteur des transports est particulièrement concerné "et plus encore en France où il représente 30 %", précise le professeur d’économie à Sciences-Po Lyon, également membre du laboratoire aménageéconomie transport du CNRS et du conseil scientifique du think tank TDIE.

Dans sa communication Fit for 55 du 14 juillet 2021, la Commission européenne a détaillé sa feuille de route pour réduire de 55 % les émissions de GES d’ici à 2030. Y apparaît l’extension du système d’échange de quotas d’émission carbone (SEQE) aux transports dont routiers dès 2026. Pour Yves Crozet, "l’une des limites de ses outils réside dans leur acceptabilité puisqu’elles renchérissent le prix du carbone pour les acteurs privés et posent de fortes contraintes sur le déplacement des marchandises (et des personnes). Qui osera dire que la hausse des prix relatifs à l’énergie va de pair avec la transition écologique ?"

 

Mix d’approches

En novembre, TDIE avait organisé un débat à Paris sur la détermination de la valeur du carbone dans les transports. À cette occasion, il a été rappelé que la France, avec 136 Mt de CO2 émises en 2019, ne respecte pas ses engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto. Lequel lui fixait un objectif de 100 Mt de CO2 émises en 2020. Pis, ses émissions ont augmenté de 11,5  % par rapport à 1990 (année de référence du protocole de Kyoto).

Actuellement, la stratégie nationale bas carbone (SNBC) révisée en 2020 table sur une baisse de 28 % des émissions de GES dans les transports en 2030 par rapport au niveau de 2015 ; soit une baisse moyenne de 3 % par an des émissions calculées du réservoir à la roue.

Pour y parvenir, la SNBC propose, comme le paquet Fit for 55, plusieurs outils réglementaires et tarifaires : objectifs contraignants de réduction des émissions pour les véhicules techniques interdits en 2040, substitution de l’énergie électrique dans le routier aux énergies fossiles, incitation au report modal, accroissement du taux de remplissage des véhicules, recours à un signal prix du carbone par des taxes et permis négociables afin de réduire la demande de transport. Dans le fret, l’augmentation de la demande devrait être limitée à 40 % entre 2015 et 2050.

Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3094 du 17 janvier 2022.

 

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