Le transport ferroviaire ne veut pas être oublié durant les Assises de la mobilité. En attendant les conclusions de Jean-Cyril Spinetta, missionné par le gouvernement pour mener une réflexion sur « les conditions d’une transformation réussie du secteur ferroviaire », l’Afra, l’Association Française du Rail, a organisé le 24 octobre dernier à Paris, un colloque sur l’ouverture du marché dans le secteur. « Rêve ou illusion ? », a-t-elle interrogé, autour de deux tables rondes réunissant un large panel des acteurs du secteur. En préambule, Claude Steinmetz, président de l’Afra, a rappelé quelques chiffres dont les 45 milliards d’euros de dettes de SNCF Réseau et les 70 % de lignes à grande vitesse déficitaires. « L’Etat providence laisse place à l’État prodigue », a-t-il commenté, soulignant l’importance d’adopter une politique publique claire et surtout la nécessité de réfléchir « ensemble » à la hiérarchisation des priorités. Pour Pascal Sainson, président d’Europorte, la filiale fret ferroviaire du groupe Eurotunnel, l’arrivée d’entreprises privées a été plutôt bénéfique pour le secteur et a obligé l’opérateur historique à repenser son organisation. Le cadre social et sécuritaire étant le même pour tous, il met en avant le rapport commercial aux clients : « Nous sommes des architectes de solutions ferroviaires ». Outre les progrès à poursuivre sur la qualité du réseau, la régularité et la tarification par rapport au transport routier, reconnus par tous, le mot-clé pour les professionnels reste la « stratégie ». Changement de stratégie de la part des pouvoirs publics et manque de stratégie d’aménagement ferroviaire du territoire ont empêché de promouvoir, cette dernière décennie, un mode de transport écologique et de garantir des infrastructures performantes. L’Afra, qui milite pour un transport ferroviaire ouvert et régulé, veut donc se faire entendre dans cette période de mutation du secteur.
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L’Afra veut se faire entendre
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