La sortie reste floue !

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Un million de manifestants dans les rues de Londres le 23 mars dernier pour demander l’organisation d’un nouveau référendum. Finalement, la sortie n’est plus fixée au 30 mars. Les 27 membres de l’UE ont décidé d’accorder un délai supplémentaire à Theresa May, la Première ministre britannique. Ce sera donc le 12 avril, le délai maximum qui permettra au Royaume-Uni d’organiser des élections, puisqu’il n’est toujours pas officiellement parti… ou alors le 22 mai, si le Parlement britannique finit par voter l’accord de retrait qu’il a déjà refusé à deux reprises. Vous suivez ? C’est l’histoire du feuilleton Brexit. À suivre donc…
Jean-Marc Roué

Un plan d’urgence est nécessaire !

Président de Brittany Ferries et président d’Armateurs de France, lors de la conférence sur le Brexit organisée par le Sénat le 20 mars dernier.

« Il y a danger ! J’attire l’attention de l’État afin qu’il mette en place un plan d’urgence avec un budget d’urgence. Embaucher une équipe capable de faire des déclarations de douane représente des coûts salariaux importants que ne peuvent pas supporter les PME-ETI. Je mets en garde les pouvoirs publics que ces coûts additionnels représentent des emplois perdus à terme si les entreprises ne sont pas financièrement soutenues. De plus, 700 douaniers supplémentaires pour faire face au Brexit, c’est insuffisant. La France doit maintenir la compétitivité des ports. En 1993, nous transportions 800 000 camions par an. Aujourd’hui, nous en sommes à 1,8 million par an. Si l’opération de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’est pas réussie en 2019, elle ne réussira pas plus tard. »

Xavier Bertrand

Il faut élaborer une stratégie win-win avec le Royaume-Uni

Président de la Région Hauts-de-France, lors de la conférence sur le Brexit organisée par le Sénat le 20 mars dernier.

« Certaines PME ne sont pas encore familiarisées avec les nouvelles procédures douanières. Elles ont donc besoin de plus de temps. Le délai additionnel servira aussi à communiquer davantage avec les entreprises sur le fonctionnement des règles à venir. Par exemple, il convient de ne pas pénaliser les TPE du transport, faiblement digitalisées. Elles doivent s’interroger sur la connaissance des formalités et l’adaptation des process d’entreprise avant de se poser la question de recrutement ou de formation de personnel pour accomplir les nouvelles procédures douanières. Les autres transporteurs européens doivent être informés qu’ils ne pourront pas faire leur dédouanement au dernier moment. Les pouvoirs publics doivent se montrer pragmatiques : si les normes britanniques ne changent pas, il n’y a aucune raison de faire des contrôles. Nous devons réinventer une autre relation avec le Royaume-Uni à travers une stratégie win-win. Après avoir passé beaucoup de temps sur les modalités du divorce, il faut maintenant savoir comment nous allons vivre ensemble. »

Douane

Une formation accélérée pour les déclarants

Pour le groupe de travail Brexit de TLF/TLF Overseas, une task force et des actions de formation restent la meilleure solution face à l’incertitude de la sortie du Royaume-Uni.

« Que la Grande-Bretagne sorte le 30 mars ou plus tard, c’est pareil pour nous ! Nous aurons à mettre en œuvre les nouvelles procédures auxquelles nous nous sommes préparés », a déclaré Herbert de Saint-Simon, président de TLF Overseas, lors de la conférence de presse organisée par le groupe de travail Brexit, le 14 mars dernier. Les acteurs du transport et de la logistique restent perplexes quant à l’issue des discussions au Parlement britannique. Cependant, ils ont insisté sur le fait que les entreprises qui traversent la Manche ont tout intérêt à anticiper le passage de la douane. Ainsi, le groupe de travail a indiqué que TLF avait demandé à l’Aftral de mettre en place une formation accélérée pour permettre aux entreprises du transport de renforcer leur personnel dédié aux opérations de douane. Habituellement, la formation d’un déclarant nécessite au moins 420 heures, mais une formation accélérée de 200 heures a été instituée en vue de faire face aux procédures douanières à venir. « Chez Gefco, nous avons estimé que l’entrée en vigueur du Brexit entraînera une hausse de + 50 % des formalités à accomplir », a témoigné Olivier Thouard, également Customs & Tax Director chez Gefco. Il a signalé que l’entreprise était actuellement en train de recruter. Anne Sandretto, déléguée générale de TLF Overseas, a indiqué qu’un plan de financement à destination des TPE-PME du transport a été établi en vue de les aider à financer la formation de futurs déclarants en douane qui coûte environ 15 euros de l’heure. Ces derniers devront se rapprocher de leurs fédérations pour accéder à cette aide.

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