Ce matin du 10 mai, élus, constructeurs, transporteurs et autres acteurs privés se sont rassemblés au cœur de la ZAC de Saint-Vincent-de-Tyrosse pour l’inauguration de la nouvelle station de bioGNV – première station 100 % bioGNV opérée par l’opérateur d’énergie Endesa, alimentée par du biométhane local provenant de l’unité de méthanisation de Certenergie. Cette station publique de 2 000 mètres carrés propose du bioGNV et du GNV. Elle accueille tous types de véhicules, 24 heures/24 et 7 jours/7, sur ses trois pistes de remplissage. Le temps d’avitaillement d’un poids lourd est inférieur à quinze minutes. Il est de moins de cinq minutes pour un véhicule léger.
L’ouverture de la station est le fruit d’une action commune engageant des partenaires publics et privés. Basée à Saint-Vincent-de-Tyrosse, le transporteur Peixoto et Fils est fortement engagé dans la transition énergétique et travaille sur la transformation de son parc en lien avec la Région, GRDF et Endesa. Pour déclencher un investissement d’Endesa dans une station de bioGNV, le transporteur a acheté 15 véhicules roulant au GNV, sur une flotte comprenant 140 camions. Son objectif, à long terme, est de convertir la moitié de son parc. L’activité des Transports Peixoto et Fils étant principalement régionale, rouler au gaz fait sens dans le cadre des livraisons sur les derniers kilomètres notamment. Frédéric Peixoto rappelle toutefois qu’il « faut au moins parcourir 120 000 kilomètres par an pour être à iso-coût par rapport au diesel ». La Région soutient l’acquisition de camions roulant au bioGNV en octroyant aux transporteurs une subvention permettant de compenser 50 % des surcoûts d’un véhicule gaz par rapport à un véhicule roulant au gazole. Pour cette station, la Région a également accordé des subventions à Grégoire Leroux, agriculteur et fondateur de Certenergie, pour son unité de méthanisation – à hauteur de 20 % du coût de l’unité, ainsi qu’à l’opérateur Endesa afin que la tarification du BioGNV soit fixée au même prix que celle du GNV, et ce pour trois ans.
« Nous sommes l’une des seules Régions de France à intervenir sur toute la chaîne du bioGNV, de sa production à sa distribution. Nous voulons être capables de maîtriser le process industriel et énergétique. Concernant le bioGNV, cela suppose de développer un réseau de méthaniseurs, de moyens de stockage, de distribution… Nous accompagnons les agriculteurs sur la méthanisation. Nous devrions d’ailleurs atteindre l’autosuffisance d’ici dix à quinze ans, et même avoir plus que nos besoins », assure Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine. Le conseil régional a investi près de 356 000 euros pour l’installation de cette seconde station de bioGNV en Nouvelle-Aquitaine. La première, située à Cestas, dans l’agglomération bordelaise, est ouverte depuis juin 2018. Elle est opérée par Air Liquide. Il compte poursuivre sur cette lancée pour faire émerger un maillage de stations GNV-bioGNV dans le but de soutenir les entreprises de transport routier – au nombre de 1 200 en Nouvelle-Aquitaine – dans leurs efforts de renouvellement et de verdissement de leurs flottes. Le conseil régional affiche un objectif de 30 % de gaz « vert » d’ici à 2030 et 100 % d’ici à 2050. À moyen terme – entre six et dix ans – la Région souhaite ouvrir une vingtaine de stations bioGNV. « J’aimerais que l’on puisse trouver des sources de GNV dans les stations-service classiques », ajoute Alain Rousset. Renaud Lagrave, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine, chargé des infrastructures, des transports et de la mobilité, rappelle que la Région place « le bioGNV au même niveau que les autres énergies. Nous voulons proposer du mix énergétique, car en discutant avec les transporteurs, on s’aperçoit que le choix de l’énergie dépend de l’usage du camion ». Lors de l’inauguration, une démonstration d’avitaillement a été effectuée avec un camion Peixoto. D’autres transporteurs devraient bientôt se ravitailler régulièrement.