Contre vents et marées, La Méridionale, en lice pour la future délégation de service public maritime (DSP) sur la Corse, ne se démonte pas. Elle joue son va-tout en achetant, pour 30 M€, auprès de DFDS, le navire Liverpool Seaways qu’elle positionne sur Bastia au côté du Piana.
Un investissement risqué, la compagnie maritime, au coude– à-coude avec Corsica Linea, n’étant pas certaine d’être retenue par la collectivité de Corse pour la DSP transitoire qui court d’octobre 2019 à fin 2020. Pourquoi ce navire ? Le Liverpool Seaways, d’une capacité de 350 passagers et de 2 460 mètres linéaires de roll, n’est autre que le sistership du Stena Egeria, navire qu’elle avait affrété auprès de Stena qui, sans livrer d’explication, vient de faire volte-face.
En mettant sur la table cette somme, en choisissant un navire en tout point identique à son offre initiale, la filiale de STEF entend mettre toutes les chances de son côté et surtout ne pas reproduire le scénario de février dernier où elle a été évincée de deux des cinq lignes (Ajaccio et Marseille) faisant l’objet d’un appel d’offres pour avoir changé de navire en cours de procédure. Cette annonce avait ébranlé la compagnie et son personnel qui, redoutant un plan social, avait observé quatre jours de grève. Les 430 salariés de La Méridionale avaient alors obtenu de la maison-mère la garantie de la préservation des emplois. Désormais à la tête d’une flotte de quatre navires (Liverpool Seaways, Piana, Kallisté et Girolata), La Méridionale attend la décision de la collectivité de Corse, qui devrait intervenir en juin. Quant à Corsica Ferries, écartée dès le début de la procédure de consultation pour avoir remis un CD vierge au lieu d’une clé USB renfermant les offres, elle sort définitivement du jeu après avoir épuisé tous les recours en justice. Le Conseil d’État avait rendu sa décision le 22 mai dernier.