La fièvre gagne les transporteurs

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La crise de la « vache folle » les a frappés de plein fouet. La fièvre aphteuse pourrait donner le coup de grâce à certains d'entre eux. Les transporteurs d'animaux vivants, dont le chiffre d'affaires aurait déjà été amputé de 30 à 40 % à la suite de l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine, se voient en effet condamnés à une inactivité quasi totale depuis le 5 mars.

Date à laquelle, afin de limiter le risque de propagation de l'épizootie, le gouvernement a interdit tous les mouvements d'animaux des espèces sensibles (ovins, bovins, porcins, caprins) et ceux des équidés pour une durée de quinze jours, de même que leur exportation. « J'ai quatre véhicules. L'un d'eux est en Grèce, les trois autres ont cessé de circuler », témoigne François Lechat, P-dg des transports Lechat & Cie (44). Même constat d'Alain Ayrault, patron d'une entreprise des Deux-Sèvres : « notre activité va s'arrêter presque totalement ». Les transferts d'animaux vers les abattoirs ont, eux, été maintenus. Ils permettront, au mieux, à certains professionnels de ne pas cesser totalement le travail. Une compensation jugée « dérisoire » par Alain Ayrault. « Cela représente 10 % de mon chiffre d'affaires ». « Et il est très difficile d'utiliser nos véhicules pour effectuer d'autres types de transports », estime Jean-Michel Delaunay, P-dg des Transports Delaunay (36) et président de la commission Animaux vivants de la FNTR. Selon François Lechat, « beaucoup de transporteurs sont à bout, moralement et financièrement ». « Sur les onze entreprises du groupement auquel j'appartiens une ou deux sont en grande difficulté et il n'y a pas d'amélioration en vue ».

A cette inquiétude s'ajoute un sentiment d'amertume. Celui d'être les laissés pour compte d'un gouvernement qui ne leur à rien accordé. « A plusieurs reprises, nous avons demandé à bénéficier des aides allouées à la filière bovine. Mais le ministre de l'Agriculture nous a renvoyés vers Jean-Claude Gayssot pour qui nous ne représentons pas grand-chose », affirme Jean-Michel Delaunay. Une rencontre est prévue le 12 mars prochain au ministère des Transports. Au moment même où la profession commence à perdre patience.

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