Certes, il y a eu un brillant exposé sur les menaces dans le monde, de l’ex- « premier flic de France » de Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini. Mais, au-delà de l’évocation des cyberattaques, on était bien loin des préoccupations quotidiennes du transport de marchandises, routier en tout cas (les acteurs du freight forwarding y auront sans doute, eux, trouver quelque intérêt sur l’état des menaces géopolitiques (et religieuses) dans les régions du monde où ils opèrent). Plus proche de la marche des entreprises fut l’intervention de Jean-Christophe Cuvelier, président de la commission digitale de l’Union TLF et TLF Overseas. « Le sujet est central, sensible, a lancé le dirigeant en guise d’introduction. J’ai rencontré beaucoup d’acteurs du digital ainsi que des clients chargeurs de tout poil. Tous ont souligné la nécessité de se transformer pour faire face à un monde de plus en plus complexe. Le digital touche l’ensemble des fonctions dans l’entreprise ».
La supply chain des chargeurs serait de plus en plus ouverte et, demain, de plus en plus intelligente et prédictive. C’est ce qui ressort des informations recueillies par Jean-Christophe Cuvelier. Comment interpréter ces propos ?, s’interroge-t-il. « Ils (les chargeurs, ndlr) se sentent seuls face aux défis. Seuls face aux choix qu’ils devront faire sur leurs prestations pour se transformer. » Le président de la commission digitale de l’Union TLF pense que les transporteurs – face à ce monde rempli d’opportunités – ont un rôle majeur pour accompagner les chargeurs dans leur transformation. À condition que « nous soyons rapides dans nos propres transformations ».
Rapides et agiles pour pénétrer de nouveaux marchés et déployer les nouvelles technologies car « les enjeux de demain sont ceux de la vitesse » pour accompagner le changement des structures « de nos entreprises ». Jean-Christophe Cuvelier estime que ce sera un enjeu de RH. « Notre métier est habitué à se transformer. Pour la prochaine étape, il va falloir réussir la numérisation pour des enjeux de productivité. »
Le transporteur devra avoir à cœur d’identifier les technologies les plus performantes (en matière de valeur ajoutée) vis-à-vis des clients du transport. Les nouvelles technologies en question ? Elles sont au nombre de trois, selon Jean-Christophe Cuvelier : les objets connectés (IoT), l’intelligence artificielle (IA) et la blockchain. Les premiers garantissent l’apport « d’un niveau de traçabilité encore inédit. À 2020, on parle de 20 milliards d’objets connectés (interopérables) ». L’IA se nourrit d’algorithmes d’apprentissage, « de machine learning, qui ne seront que le reflet de l’intelligence de l’entreprise ». Quant à la blockchain, elle offre « des enregistrements immuables qui permettent de conserver la donnée, partagée entre chacun de ses acteurs ». Réconfortant…
D’après le rapport présenté par l’OVI (Observatoire du Véhicule industriel) jeudi dernier, le marché français des véhicules de plus de 5 tonnes a de quoi se réjouir. Avec une embellie certaine, notamment pour les tracteurs, il devrait dépasser les niveaux, déjà très satisfaisants, enregistrés pour 2017. La croissance des volumes explique cette belle perspective et notamment la reprise du BTP. Pour ceux qui pourraient regretter une augmentation des ventes de camions, le deuxième élément de taille du rapport est l’optimisation des performances environnementales des véhicules en termes de conception (aérodynamique, notamment), de choix des pneus, mais aussi et surtout de motorisations alternatives. L’échéance européenne de 2019 oblige.
Plus de 15 millions d’euros de pertes financières. Les trois mois de grève perlée des cheminots ont lourdement pesé sur le combiné rail-route, déplore le GNTC qui redoute désormais que le mouvement se poursuive pendant l’été. « Ce n’est pas acceptable ! indique le GNTC dans un communiqué. La loi de réforme a été définitivement votée. […] Nous demandons que la liberté de circulation des marchandises soit respectée. » Le groupement demande en outre l’étude de processus d’indemnisation par la SNCF et l’État pour les opérateurs de transport combiné et les transporteurs impactés.