Jeudi 19 septembre s’est tenu le premier événement du programme d’engagements volontaires pour l’environnement (EVE), intitulé « rendez-vous du transport et de la logistique écoresponsables ». Plusieurs acteurs de la chaîne logistique sont venus témoigner de la façon dont ils travaillaient, au cours d’une table ronde. Chez Nestlé, la démarche coopérative démarre d’abord en interne, entre les différentes marques et produits, signale Denis Pomeret, directeur logistique. « Nous avons mis en place une démarche de coopération interne, qui permet de regrouper les différentes catégories de business de l’entreprise, comme les saucisses Herta, les céréales, l’épicerie ou les boissons avec Nestlé Waters. Cela nous a permis de saturer au maximum nos camions », souligne-t-il. Pour trouver des gains supplémentaires, Nestlé s’est tourné vers ses partenaires. « Cela peut aboutir à des expérimentations comme un camion gaz utilisé par Herta. » Un camion des transports Seledis effectue 250 trajets par an entre l’usine Herta de Saint-Pol-sur-Ternoise (62) et une plateforme logistique située à Le Meux (60). Nestlé est également très fortement engagé dans le ferroutage. « Nous avons effectué un raccordement à Fos-sur-Mer (13) pour l’acheminement des bouteilles en provenance de l’usine Perrier, bientôt ce sera la même chose à Vittel pour l’inauguration d’une ligne avec des moyens hybrides en collaboration avec VLFi », explique Denis Pomeret en faisant allusion au fait que VLFi, filiale de la SNCF, exploite un train bimode, électrique-diesel, qui permet d’éliminer les longs parcours diesel effectués sous caténaires faute d’installations terminales électrifiées. Chez Geodis, le rail-route est également l’une des voies préconisées par le transporteur pour diminuer son bilan carbone, à condition bien sûr que la solution soit crédible. « Avec nos clients, notre première mission consiste à optimiser les plans de transport, avec l’aide de notre propre service d’ingénierie interne. Nous proposons des solutions de mutualisation avec d’autres clients en fonction des possibilités ou, en fonction des flux, proposer des solutions alternatives si elles s’avèrent pertinentes, comme du rail-route, indique Cécile Bray, experte senior climat carbone chez Geodis. Nous fournissons à chacun de nos clients le reporting d’émissions émises pour ses prestations transport. »
Vouloir innover en matière d’environnement, c’est aussi savoir contourner les obstacles. Bertrand Caille, P-dg du groupe de transport éponyme, est revenu sur l’origine d’une station gaz qui devrait bientôt ouvrir à proximité de Laon, où se situe le siège de son entreprise de transport et logistique. « Travaillant pour le groupe Carrefour, très impliqué sur la motorisation gaz, nous étions confrontés face à un problème d’infrastructure. À Laon, où se situe notre siège, la première station se trouve à 70 km. Pour mutualiser les coûts de création d’une station, nous avons démarché nos confrères transporteurs, la mairie et la communauté d’agglomération pour le transport scolaire, ainsi que le syndicat de collecte de déchets. Nous avons mis en place une structure en opérant un tour de table avec un engagement de chacun des partenaires », rapporte Bertrand Caille. Ce dernier évoque des projets de motorisation électrique « qui avancent », avec un projet de porteurs électriques. Un autre challenge sera peut-être résolu en faisant appel à la mobilisation de plusieurs partenaires.
