Bartle anime un cercle de directeurs supply chain de grandes enseignes non concurrentes en mode think tank. « Nous intervenons sur l’amélioration de la performance de nos clients, qu’ils soient chargeurs ou prestataires logistiques. Sur la partie logistique urbaine, nous alimentons la réflexion de nos clients à propos de la mutualisation qui est un levier améliorant la compétitivité. Nous leur apportons des solutions techniques afin qu’ils mutualisent leurs moyens. Nous avons travaillé sur les aspects économiques, opérationnels et de gouvernance de structures de transport mutualisées à destination de zones urbaines comme le centre de Paris. Immédiatement se pose la question de la gouvernance de l’ensemble mutualisé. Il est nécessaire que les partenaires travaillent à livre ouvert quant à leurs comptabilités. Comme cette mutualisation impose le partage d’informations, elle se met difficilement en place entre entreprises concurrentes. L’industrie pétrolière prouve cependant qu’une mutualisation presque totale des moyens entre concurrents est viable », explique Gilles Béchet, consultant en logistique. Selon ce dernier, la logistique urbaine constitue une préoccupation grandissante pour les distributeurs et pour les institutions. Il estime que ce domaine évolue vite : à la pression réglementaire s’ajoute la nécessité de contenir les coûts. Ce qui conduit, selon Gilles Béchet, à repenser la distribution pour tenir compte de la réglementation (pollution, nuisances sonores, CO2) et de l’évolution vers des livraisons unitaires de plus en plus fines avec le développement de l’e-commerce. Quant aux livraisons destinées aux points de vente, elles sont très contraintes par les horaires et les dimensions de véhicules. « Un des gros freins à la logistique urbaine est l’absence de surfaces immobilières proches des centres urbains et utilisables pour la logistique. Le flux amont peut être mutualisé avec un gros porteur jusqu’à une plateforme proche du périphérique urbain où a lieu un dégroupage, puis un nouveau groupage. Fondé sur une mutualisation des ordres de transport des différentes enseignes, ce nouveau groupage est adapté à chaque tournée de distribution mutualisée accomplie avec des petits véhicules propres en flux aval », indique le consultant. L’enjeu : trouver des surfaces disponibles pour établir ces plateformes d’éclatement, puis maximiser le remplissage des véhicules de tournées et minimiser les kilomètres qu’ils parcourent. « En complément de notre intervention sur les aspects organisationnels, nous avons calculé la réduction de kilomètres, à la fois globalement et pour chaque distributeur mutualisé, ainsi que la réduction des émissions polluantes », ajoute Gilles Béchet. Aux yeux de ce dernier, pour réduire les coûts, il est nécessaire d’étendre les plages horaires de livraison, ce qui est propice à la mutualisation. Reste que les municipalités ont tendance à réduire les créneaux au cours desquels les livraisons sont autorisées.
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La clé de l’optimisation
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