« Nous ne pouvons accepter l'immobilisme patronal. Si la situation n'évolue pas rapidement, nous nous gardons la possibilité d'organiser une action nationale au printemps », prévient Jean-Pierre Rémy, secrétaire adjoint de l'Union fédérale route CFDT. Le syndicat regrette ainsi que les négociations paritaires soient actuellement bloquées sur plusieurs fronts. Sur le dossier des frais de déplacement, les partenaires ont campé sur leurs positions. La partie patronale propose de majorer de 3 % les indemnités de repas, dont celle de repas unique. Ce qui, selon Philippe Choutet, délégué général de l'Union des fédérations de Transports (UFT), revient à revaloriser de 2,3 % l'indemnité de grand déplacement avec un repas et de 2,75 % celle avec deux repas. L'UFT et l'Unostra souhaitent par ailleurs que ces augmentations soient rétroactives au 1er janvier 2001, les syndicats avançant de leur côté la date du 1er juillet 2000. En outre, ces derniers revendiquent une indemnité de repas majorée de 7 %.
Concernant le travail de nuit, l'UFT et l'Unostra ont soumis un nouveau projet aux organisations syndicales. Elles ont proposé l'attribution d'un repos compensateur (comme le prévoit la loi sur l'égalité professionnelle en attente de publication) équivalent à 5 % du temps de travail de nuit. Repos pouvant être transformé en compensation pécuniaire. De plus, serait instaurée une majoration progressive des heures travaillées de nuit, calculée sur la base du taux horaire du coefficient à l'embauche du salarié et non sur le Smic comme initialement prévu. Elle serait fixée à 5 % la première année, 10 % pour la seconde et 15 % la troisième. « En cumulant ces deux dispositifs, cela revient à majorer le travail de nuit de 20 % », signale Philippe Choutet. Les critères de définition du travail de nuit ont également été balisés. La période nocturne est désormais comprise entre 21 heures et 6 heures (contre 22 heures et 5 heures). « Est considéré comme travailleur de nuit, une personne qui accomplit au moins 2 fois par semaine un minimum de 3 heures de travail entre 21 heures et 6 heures ou au moins 75 heures sur un mois », explique Philippe Choutet. « Les représentants patronaux ont fait un effort mais c'est encore nettement insuffisant », tranche Jean-Pierre Rémy, de la CFDT. La prochaine réunion a été fixée au 21 février. Au menu : le travail de nuit et les rémunérations conventionnelles, les frais de déplacement n'étant même plus inscrits à l'ordre du jour.