« C’est une première. Nous tâtonnons donc un peu, comme au moment de la création de la bourse de fret B2PWeb. » Une bourse de fret présentée, au moment de son lancement, comme « la bourse des transporteurs pour les transporteurs ». Une dizaine d’années plus tard, la profession remet les couverts pour cette campagne nationale de pub destinée à valoriser la filière du TRM dont l’Officiel des transporteurs annonçait le projet en octobre dernier (OT n° 2943). Une campagne au service des transporteurs donc. L’initiative en reviendrait aux groupements, lesquels se sont rassemblés derrière la bannière de France Groupements. Le projet est ambitieux : mobiliser le plus grand nombre d’acteurs possible au sein de la filière TRM. Même s’il patine un peu, il semble prendre corps. C’est ce qu’affirme, en tout cas, Patrick Pelé, le président de France Groupements, selon lequel le coup d’envoi de la campagne de souscription devrait être donné vers le 8 mai. Les animateurs du projet ont créé une association (loi 1901) pour la circonstance. Baptisée Le monde du transport réuni, elle aura pour vocation d’impulser la campagne de dons. Il en coûtera – pour constituer la cagnotte – 100 euros d’adhésion par an aux entreprises qui souhaitent s’engager (quelle que soit leur taille) ainsi qu’un euro par salarié et par mois. « En fonction de l’argent collecté, nous pourrons apprécier les moyens de communication qui s’offrent à nous », indique Patrick Pelé, pour l’heure président de l’association, dont la vice-présidence est assurée par Jean-Claude Plâ, le tout récent Transporteur de l’année 2019. Ces deux dirigeants exercent l’intérim de la direction de cette association dont ils assurent qu’elle n’est l’émanation d’aucune chapelle syndicale.
Le monde du transport réuni doit accueillir prochainement – à parité avec les TPE-PME – quelques adhésions d’ETI (entreprises de taille intermédiaire), selon Patrick Pelé. Lequel déclare être également en contact avec la direction de Solutrans afin d’alimenter le buzz autour de la future campagne de publicité. Campagne pour laquelle on a évoqué, à l’origine, un objectif de 4 M€ de budget pour son financement. D’autres acteurs de la filière pourraient se déclarer spontanément ou être sollicités pour mettre la main à la poche. On pense notamment aux constructeurs de véhicules industriels – « on boucle d’abord le premier tour de piste avant de se tourner vers eux », souligne Patrick Pelé – et aux organismes de formation, « j’ai dit banco en tant qu’AFT », déclare son président Jean-Paul Deneuville.
Du côté des fédérations professionnelles, « on ne dit pas non, mais pas oui non plus », ironise un observateur, qui confie qu’il s’attendait à une plus forte mobilisation du secteur. Un motif invoqué par le groupement Flo, qui a décidé de quitter le train en marche. « Nous considérons que la profession ne se mobilise pas assez vite pour que cela ait du poids », déclare Patrick Mendy, le président. Ce qui fait dire à Patrick Pelé : « Étonnant de dire cela puisqu’on ne connaîtra l’ampleur de la mobilisation qu’au lancement de la souscription. » Flo indique que ses membres sont libres de s’engager à titre individuel.
Pour encourager les PME qui profitent peu de la commande publique dont le montant avoisine les 75 Md€ chaque année, la Médiation des entreprises vient de publier une nouvelle version de son guide Chefs d’entreprise, osez la commande publique. Réalisé en concertation avec la CPME et le Medef, le livret d’une trentaine de pages vise à lever l’un des principaux freins : la méconnaissance des marchés publics. Parmi les thématiques abordées : où se renseigner sur les marchés publics, comprendre les documents d’un marché public ou encore comment candidater. Il décrit les différentes étapes de la vie d’un marché, de la recherche des opportunités au paiement en passant par la candidature et l’offre, avec des indications et conseils pratiques.
Après une année de faible croissance, l’activité économique continue de ralentir dans le secteur du TRM. L’enquête de conjoncture de la FNTR portant sur le premier trimestre 2019 fait apparaître un optimisme moindre des chefs d’entreprise par rapport au premier trimestre 2018 (0 % contre + 2,3 %). Ils tendent par conséquent à revoir à la baisse les perspectives d’évolution de leur activité (– 0,1 % contre + 1,5 %). Pour le deuxième trimestre 2019, une majorité de transporteurs estime que le recrutement des conducteurs devrait rester stable par rapport au deuxième trimestre 2018. Malgré un chiffre d’activité à la baisse, ce premier trimestre reste rassurant pour le TRM, note la FNTR, puisque le pourcentage de dirigeants qui estime que la situation est plutôt satisfaisante a augmenté par rapport aux deux derniers trimestres 2018 (60 % contre 51 % puis 44 %).