Instaurer une politique en faveur du gaz carburant

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Selon l’Association française du gaz, la France pourrait réduire de 40 % son empreinte carbone d’ici 2030 grâce au biométhane et au gaz carburant. Pour soutenir la dynamique dans le transport routier, elle plaide pour le maintien de l’écart de fiscalité avec les autres carburants, et la reconduction du suramortissement à 40 %.

En présence de Jean-Claude Girot, président de l’Association française du gaz naturel véhicule (AFGNV), et de Damien Roy, président d’Agribiométhane, les filières routière et agricole sont venues en force soutenir les propositions de l’AFG le 6 décembre à Paris. Dans le sens du Plan Climat présenté en juillet et du sommet international sur le climat tenu ce mardi, l’association a précisé une série d’actions, peu gourmandes en dépense publiques, en faveur de la production de biométhane et de l’emploi du gaz carburant dans les mobilités logistiques. Pour le transport routier de marchandises, son président Patrick Corbin plaide pour « le maintien garanti, sur une durée d’au moins 5 ans, de l’écart fiscal entre le gaz et les carburants traditionnels ». L’industrie gazière appelle également le Parlement à adopter les amendements à la Loi de Finances 2018 en faveur d’un dispositif de suramortissement à 40 % pour les poids lourds, et ne pas soumettre les gaz renouvelables à la fiscalité carbone. Pour financer ces mesures, l’association suggère « d’y affecter une partie des investissements d’avenir ».

0,8 € le kilo de biogaz

Créé par 10 agriculteurs à la tête de 4 exploitations agricoles, Agribiométhane fait partie des 43 sites de production de biométhane en France. A partir d’effluents d’élevage et de sous-produits agroalimentaires, l’unité alimente depuis avril 2014 le réseau gaz de la ville de Mortagne-sur-Sèvre (85) à raison de 90 Nm3 par heure. Le 21 septembre 2017, elle s’est diversifiée avec l’ouverture d’une station-service distribuant du gaz compressé. « Avec ses 2 voies poids lourds, elle alimente jusqu’à 8 camions par heure au moyen de compresseurs de 500 Nm3/h », explique Damien Roy. Sous la marque Agricarbur, la station compte déjà 4 transporteurs comme clients réguliers : Loiseau, Delanchy, La Boulangère (compte propre) et les Transports BPFM. Des discussions sont en cours avec les Transports Jacky Perrenot et XPO, confie Damien Roy. « Hors taxe, Agricarbur propose le kilo de bioGNV, équivalent à un litre de gazole, à 0,8 €. Ce prix est dégressif selon les volumes achetés », précise l’agriculteur.

140 stations GNV d’ici fin 2018

Présenté comme « la seule option disponible, crédible et compétitive » par Jean-Claude Girot, le gaz carburant compressé et liquéfié lève les obstacles à son déploiement. « En témoignent les dernières générations de véhicules et de moteurs GNV présentées lors du dernier de Solutrans à Lyon avec des puissances jusqu’à désormais 460 ch pour des autonomies égales à celles du diesel ». Pour le président de l’AFGNV, « les transporteurs ne sont plus poussés par les donneurs d’ordres, et engagent à leur propre initiative et de façon progressive le renouvellement de leur flotte avec des matériels GNV ». Quant aux stations-services publiques, leur nombre passera en France de 65 aujourd’hui à 140 fin 2018* « sans compter l’équipement privatif des transporteurs ».

La présentation des propositions de l’industrie gazière a aussi été l’occasion de confirmer que les transporteurs ont bien le droit de transporter des produits classés dangereux ADR avec un véhicule fonctionnant au gaz.

* Localisation des stations sur le site Mobilité Gaz OpenData : https://gnv-grtgaz.opendatasoft.com/pages/dashboard_v3/? headless=true

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