ALAIN COMTE : Le CDU a renforcé le statut d’Opérateur économique agréé, mais sans amplifier son développement : il croît toujours, à un rythme modéré. Pour nous, l’OEA représente environ 40 % de notre activité, avec 10 à 15 accompagnements par an, de huit à quinze jours, étalés sur 6 à 18 mois. Nous accueillons des candidats au renouvellement du statut et, de plus en plus, des clients certifiés OEA qui se tournent vers la norme ISO 9001. Ils ont déjà fait toute une démarche de mise en route de processus de qualité, des exigences de sûreté et sécurité fortes.
A.C. : La proportion des industriels et chargeurs augmente. La plupart des commissionnaires sont déjà certifiés. Il y a aussi quelques logisticiens et transporteurs, essentiellement des transporteurs de conteneurs et des transporteurs express à proximité des aéroports ou des ports. Les transporteurs ont toujours du mal à trouver un intérêt à l’OEA. Ils entrent le plus souvent dans la démarche, à la demande d’un client ou d’un prospect. Il faudrait transversaliser cette norme, en associant la Dreal et l’inspection du travail pour mieux l’adapter aux transporteurs.
A.C. : Nous sommes toujours en phase transitoire d’installation, mais les questions de la représentation en douane et du métier de déclarant apparaissent urgentes. Le CDU, qui a libéralisé la représentation en douane en l’ouvrant à tout le monde, impose en même temps aux représentants en douanes des critères de compétences stricts, que l’OEA exige. Ces nouveaux certificats pourraient passer par une certification diplômante, par une certification de type ISO ou, par une espèce de validation des acquis de l’expérience.
Par ailleurs, il y a une forte pénurie de déclarants en France. Peut-être par manque de filières ou d’attractivité, ou parce qu’on pensait que leur rôle se réduirait après la suppression des barrières douanières en Europe en 1993. En tous les cas, ce métier de contact et technique, reste très nécessaire compte tenu, notamment, de la complexité du travail en douane. Et cela risque d’être encore plus sensible avec ce que prépare le Brexit.