Grimaud dépose le bilan

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Le groupe Grimaud, un des derniers grands messagers français à capital familial, a été placé en redressement judiciaire le 9 janvier par le tribunal de commerce de Bressuire (85). Il a été mis en observation pour quatre mois.

Une période plutôt courte au regard des 6 mois le plus souvent accordés aux entreprises pour trouver une solution et proposer un plan de continuation ou de cession satisfaisant. Faute de quoi, le tribunal est amené à prononcer une liquidation. Ce qui ne sera pas le cas pour Grimaud, selon Me Benaïssi, porte-parole de la direction de l'entreprise. Celui-ci assure que des négociations sont en cours avec des repreneurs ou partenaires financiers potentiels et qu' « une décision sera prise d'ici un mois». Selon la CFDT, syndicat majoritaire dans le groupe, les salaires sont encore «correctement versés» et aucun plan social ne serait programmé. Ce sont donc essentiellement les fournisseurs qui font pour l'instant les frais du dépôt de bilan. Doté d'un réseau intégré, Grimaud ne devrait pas laisser d'ardoise chez ses confrères mais pourrait entraîner dans sa chute les petits sous-traitants auxquels il est amené à faire appel.

La procédure ouverte à l'encontre du messager des Deux-Sèvres s'applique aux sociétés Transports Grimaud, Grimaud International ainsi que Biardeau et sa filiale SNTP (Société Nouvelle des Transports Pignat). Ce dernier ensemble avait été racheté début 2000. Il accusait alors un déficit net de plus de 8 MF pour quelque 80 MF de chiffre d'affaires en 1999. Pour le même exercice, Grimaud affichait pour sa part 4,14 MF de pertes pour un CA consolidé de 730,2 MF. François Grimaud, directeur général du groupe, espérait encore redresser la barre : « L'année prochaine, nos comptes seront à nouveau dans le noir », annonçait-il en octobre 1999. En 2000, ils ont pourtant continué de plonger dans le rouge. Les pertes d'exploitation s'élèveraient à 50 MF et le déficit net serait de l'ordre de 70 MF pour un CA voisin de 800 MF.

Responsables de cette situation, selon Me Benaïssi: la mise en place de la RTT et la hausse du prix du gazole, qui ont respectivement impliqué des surcoûts de 30 et 10 MF, ainsi qu'un fort regain d'activité, qui a généré une augmentation incontrôlée des coûts de sous-traitance.

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