Des kilomètres de files de poids lourds à destination de l’Angleterre en amont du port de Calais et d’Eurotunnel sur l’A16 : le scénario tant redouté en cas de Brexit sans accord est devenu réalité dans le nord de la France ! Et pourtant ce n’est pas un test grandeur nature, ce sont les douaniers qui ont décidé d’observer une grève du zèle « à durée illimitée » cette semaine du 4 mars. Ainsi ils procèdent rigoureusement au contrôle des camions pour démontrer ce qu’il arrivera en l’absence de moyens supplémentaires à l’approche du Brexit. « Nous sommes bloqués. Il n’y a qu’un seul gendarme pour faire le tri des camions. La gestion de cette crise est calamiteuse alors même que tout cela était prévisible » déplore David Sagnard dirigeant de Carpentier Transport & Logistique et président de la Fntr Pas-de-Calais. Côté pouvoirs publics, la préfecture assure avoir mis en place des zones de stockage sur l’autoroute A16 et A26. « Ces zones sont arrivées trop tard. Et elles sont inefficaces dans la mesure où aucune priorité n’a été établie entre les véhicules » dénonce David Sagnard. Le directeur général de la douane, Rodolphe Gintz, a affirmé auprès de l’AFP que l’action de l’intersyndicale des douanes n’avait « strictement rien à voir » avec le Brexit et que 267 douaniers supplémentaires allaient arriver dans les Hauts-de-France. Reste qu’en attendant que ces moyens soient déployés, un blocage dans les ports se traduit nécessairement par des pertes économiques pour les transporteurs. « La journée du 5 mars m’a déjà coûté 8 000 euros de perte d’exploitation » confirme David Sagnard. Les acteurs économiques qui traversent la Manche attendent donc vivement les actions concrètes des pouvoirs publics pour résorber cette crise.
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Grève du zèle à Calais et Dunkerque
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