Groupe Eurotunnel entre dans une « ère nouvelle d’infrastructures de mobilité » en adoptant un nouveau nom, Getlink, depuis le 20 novembre. Il continue de regrouper les activités des marques commerciales Eurotunnel, Europorte et ElecLink qui transportent plus de 20 M de passagers, 1,6 M de camions et près de 2 Mds de t-km de marchandises par an.
« Le projet a failli disparaître », s’est insurgé Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et désormais président du conseil de surveillance de la Société du Canal-Seine-Nord. « Ancien ministre, je suis de l’autre côté de la barrière maintenant, et je sais que si le projet prend autant de temps c’est à cause d’un manque de volonté de l’Etat aujourd’hui », a-t-il déclaré en substance, lors d’une table ronde au Sénat début décembre. La déclaration résume à elle seule le conflit qui oppose les défenseurs du projet Canal Seine-Nord à l’État depuis plusieurs mois. Après la pause, annoncée le 1er juillet, par le gouvernement sur les projets liés aux infrastructures, les collectivités territoriales du Nord, Xavier Bertrand en tête, ont pris le sujet à bras-le-corps pour proposer une « régionalisation » du projet afin qu’il puisse voir le jour. Reste un problème, de taille, celui du financement alors que tous les acteurs sont prêts à s’investir, l’État doute de son engagement à hauteur de 1 milliard d’euros.
Les discussions auront duré plusieurs mois avant d’aboutir le 31 mai. Greenmodal Rail (62 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015), filiale de CMA-CGM spécialisée dans les pré et post-acheminements de conteneurs maritimes en combiné rail/route et barge/route, est cédée au groupe Charles André (GCA). Le géant du transport maritime souhaitait vendre l’entreprise réputée endémiquement déficitaire et s’était déjà séparé de sa branche route (Greenmodal Route) en 2016. La transaction s’est accompagnée d’un accord d’engagement de volumes de la part de CMA-CGM, sans qu’un montant ne soit dévoilé sur la vente. En restant dans un giron privé, l’acquisition par GCA a plutôt été bien perçue par la profession. Le groupe dirigé par Delphine André (photo) qui détient déjà Novatrans, racheté à SNCF Geodis en 2012 et renforce ainsi son offre multimodale.
Après une activité désastreuse en 2016, l’espoir a été relancé en début d’année pour l’avenir du secteur en France. La nomination de personnalités reconnues dans l’écologie et les transports, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d’État, chargée des Transports et leurs directeurs de cabinet respectifs, Michèle Pappalardo, ancienne présidente de l’Ademe et Marc Papinutti, ex-DG de VNF et président-éclair du directoire de la société du canal Seine-Nord Europe, ont rassuré les professionnels. Dominique Denormandie, président du Groupement National des Transports Combinés (GNTC), qualifie ce quatuor comme un « alignement des astres favorable » et appelle le gouvernement à soutenir le transport combiné en prenant des mesures incitatives pour encourager le report modal.
Dans le secteur fluvial et ferroviaire, les voix s’élèvent aussi pour dénoncer le double discours de l’État qui souhaite à la fois réduire les émissions polluantes mais ne prend pas les décisions concrètes, en dehors de la suppression de l’Écotaxe, qui induit un manque de revenus pour financer les infrastructures. En conséquence, les collectivités commencent de plus en plus à réfléchir à des solutions régionales.