Fretlink se donne du muscle au capital

Les grandes manœuvres se poursuivent dans le monde naissant de l’intermédiation numérique dans le transport de marchandises. Les levées de fonds se succèdent chez les uns et les autres. C’est au tour de Fretlink d’annoncer la levée de 25 M€ « en série B ». La plateforme digitale créée en 2015 a ainsi ouvert son tour de table à des acteurs financiers déjà présents dans le transport routier : il s’agit d’Edenred Capital Partners, issu du groupe qui commercialise des cartes carburants pour les flottes de VI, et de TIP Trailer services, qui opère dans la location, l’entretien et la réparation de semi-remorques et entend également être un acteur opérationnel de la plateforme. Un nouveau fonds d’investissement est également venu apporter du muscle au capital, Weaving Invest, en même temps qu’un « Business angel », Fabrice Grinda, présent au capital d’entreprises comme Airbnb ou BlaBlaCar. Cette spectaculaire levée de fonds a pour objectif de nourrir la croissance de cette plateforme qui opère sur le transport régional en Europe et qui vise les 150 à 200 M€ d’ici à la fin 2020 (son revenu est passé de 1,4 M€ en 2017 à 15 M€ un an plus tard, pour seulement 80 salariés, selon ses dirigeants). « Dans les années à venir, l’automatisation et la centralisation des opérations de transport routier de marchandises vont profondément bouleverser les usages, et de façon plus générale, la façon dont est organisé le secteur et dont ses acteurs collaborent, assure Paul Guillemin l’un des fondateurs de Fretlink. De plus, nous sommes aujourd’hui dans un contexte de pénurie de capacités de transport qui conduit le marché à être tiré par l’offre et non par la demande. » La start-up entend capitaliser sur l’arrivée de ses nouveaux investisseurs pour doper le développement de ses services proposés aux transporteurs routiers en matière d’achats de véhicules, d’équipements et d’accessoires « à prix réduits ». Fretlink annonce l’ouverture d’ici à la fin juin de trois bureaux en Allemagne, en Belgique et en Pologne. La start-up se projette, en outre, sur le recrutement de 100 collaborateurs d’ici à 2020.