Florence Berthelot, Déléguée générale de la FNTR

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« Pas variés sur notre ligne rouge »
L’Officiel des Transporteurs : Élisabeth Borne, la ministre des Transports, a confirmé récemment la nécessité d’une nouvelle contribution du TRM aux infrastructures. Elle souhaite faire participer la profession à la réflexion. Qu’en pensez-vous ?

FLORENCE BERTHELOT : Ce n’est pas imaginable, deux minutes, que compte tenu de notre position sur la tarification des infrastructures (écotaxe, vignette), nous participions à une quelconque manière au moyen de nous taxer. C’est absurde. Vignette, redevance ou autre chose, pour la FNTR et TLF, c’est « niet ». Notre religion est faite : si les 39 Md€ qui vont à la route ne suffisent pas pour le développement d’une politique des infrastructures, rien ne pourra s’y ajouter et suffire. Les 4 cts de TICPE ont été acceptés par la profession pour solde de tout compte. Quant au fléchage, on nous en fait la régulièrement la promesse, en vain. Par conséquent, nous disons aux pouvoirs publics : « vous avez l’argent pour la route, utilisez-le pour la route ».

Il est encore question des coûts externes du PL…

F. B. : Le rapport Duron dit : « il faut taxer les poids lourds ». Le rapport Spinetta (sur le transport ferroviaire, Ndlr) dit la même chose. C’est la martingale ! Et bien, nous disons à l’État qu’il ne faut pas attendre des camions qu’ils financent tout ce que l’État n’est pas en mesure de financer avec l’argent dont il dispose déjà. L’alibi selon lequel il faut faire contribuer les PL, car ils ne paient pas leurs coûts externes, n’est pas fondé. Nous attendons, à ce titre, la publication d’un rapport du conseil régional sur les coûts externes. Ce rapport illustre l’idée que personne ne paye ses coûts sur le réseau national concédé. Il n’y a donc aucune raison que le TRM, seul, soit mis à contribution.

Vous militez donc pour quelle solution sur le sujet ?

F. B. : Nous souhaitons que l’on ouvre enfin un débat sur le réel apport du transport-logistique à l’économie française, à l’aménagement du territoire, à notre statut de secteur pourvoyeur d’emplois et de croissance pour les industries et les commerces locaux. Par conséquent, au-delà de la fiscalité, j’aimerais bien que nous ayons une véritable réflexion sur le fret. Nous sommes prêts à nous asseoir à une table avec Mme Borne, mais pour réfléchir à une approche globale de la politique de transport de marchandises en France. Pour autant, nous n’avons jamais varié sur notre ligne rouge : la taxation des PL pour les infrastructures.

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