Berlin et Vienne ont mis fin à des années de conflit autour du trafic automobile et routier entre les deux pays. Un catalogue de dix mesures, baptisé « catalogue du Brenner », a été signé début août entre les deux pays. Depuis des années, l’Allemagne et l’Autriche s’opposaient au sujet du trafic – notamment de marchandises – transitant par le col du Brenner et la vallée de l’Inn. Cette route reliant l’Allemagne à l’Italie est empruntée par nombre de poids lourds de l’Europe du Nord et de l’Est. Selon les autorités tyroliennes, 2,5 millions de camions ont franchi le col du Brenner en 2018, soit 250 000 de plus qu’en 2017, et davantage que tous les cols suisses et français des Alpes. Pour les habitants de la région, la situation est devenue insupportable.
Fin juin, le conflit a dégénéré lorsque le Tyrol – au sud de l’Autriche – a décidé d’interdir la circulation sur ses routes départementales, très empruntées par les véhicules se rendant vers le sud pour éviter les postes de péage.
Allemagne et Autriche s’étaient pourtant mises d’accord dans les années 1990 pour régler la question du trafic alpin. À la fin des années 1990, les deux pays s’étaient mis d’accord sur la construction d’un tunnel de plusieurs milliards d’euros, réservé au trafic ferroviaire et prenant en charge l’essentiel du trafic marchandises en plus de passagers. Le tunnel devait être inauguré en 2027. Mais si l’Autriche et l’Italie ont respecté les délais impartis, l’Allemagne a pris un retard considérable. Des dizaines de plaintes déposées par des riverains de Rosenheim bloquent l’avancée des travaux qui, côté allemand, ne seront pas achevés avant 2038.
D’où la nécessité pour l’Autriche de s’accorder avec son voisin sur un catalogue de mesures transitoires. Le catalogue du Brenner, signé fin juillet, maintient l’interdiction de circuler sur les routes secondaires le long de la vallée de l’Inn pour les non-riverains. Il prévoit une forte hausse du montant du péage autoroutier pour inciter camions et voitures à emprunter d’autres vallées des Alpes. Les deux pays font pression sur Bruxelles en ce sens. Enfin, les deux pays se sont mis d’accord pour accélérer le transfert des marchandises de la route sur le rail. Un terminal entièrement digitalisé doit permettre de réguler les flux de marchandises par rail entre Munich et le col à compter du 1er janvier 2020.