Le Sernam alignerait ainsi son huitième déficit consécutif. Ses pertes avaient atteint 1,2 MdF en 1998 et 582 MF en 1999. C'est dans ce contexte que le messager doit entrer dans le giron de Geodis (groupe détenu à 43,6 % par la SNCF) qui reprendrait 60 % de son capital avant d'en contrôler la totalité à horizon 2004. Cette opération est toujours suspendue à un accord de la Commission européenne. Laquelle pourrait se prononcer cet été.
En attendant, les dirigeants du Sernam ont entamé la réorganisation de l'entreprise. L'effectif du Sernam est aujourd'hui composé de 3 700 salariés (contre plus de 5 000 lors de la filialisation le 1er février 2000) - dont 1 200 personnels à statut cheminot (contre 3 900) - répartis dans 63 agences et chantiers (87 sites auparavant). La mise en place de la régionalisation serait quant à elle quasiment bouclée. Elle devrait s'appuyer sur la création de sept filiales que le siège se contenterait d'accompagner sur le plan opérationnel et stratégique. Quatre entités juridiques supplémentaires viendraient compléter ce dispositif, dont Sernam Route pour les tractions routières, ainsi que des filiales axées sur la logistique et les services. La situation de l'entreprise inquiète les organisations syndicales, CFDT et CGT en tête. Face à l'absence de communication avec la direction et au mauvais départ pris par les négociations sur les 35 heures, celles-ci n'écartent pas l'éventualité de recourir au droit d'alerte, procédure utilisée au niveau du comité d'entreprise. « Dans le cadre de la filialisation régionale, nous craignons également un démantèlement des instances représentatives du personnel », soulève Roger Lederf, de la CGT Cheminots.
