Rappelant les estimations de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui prévoit que les émissions de CO2 liées au transport de marchandises international, soit 1,6 milliard de tonnes en 2015, devraient quadrupler entre 2010 et 2050, le rapport fait un état des lieux des leviers sur lesquels le secteur du TRM peut agir pour contribuer à la préservation de l’environnement. Le document indique que l’utilisation de véhicules propres ne suffit pas à juguler la croissance des émissions du fret car elles sont dues à plusieurs facteurs. Selon l’exposé, au-delà de la motorisation des véhicules, c’est toute l’organisation du transport qu’il faut repenser, depuis le sourcing fournisseur avec, par exemple, des chaînes d’approvisionnement moins allongées, jusqu’à l’exécution de la prestation avec des chauffeurs mieux formés. Pour les auteurs du rapport, toutes les clés ne sont pas entre les mains des transporteurs ou des chargeurs, et beaucoup de décisions majeures appartiennent aux États ou aux instances internationales. Ils rappellent que l’action des pouvoirs publics peut se traduire par des incitations favorisant les initiatives responsables de la part des entreprises, avec notamment des aides à l’achat ou encore une fiscalité plus clémente. L’Allemagne est citée en exemple car elle a présenté en juin 2018 un plan de subventions à l’acquisition de véhicules propres prévoyant notamment 8 000 euros d’aides à l’achat d’un poids lourd GNC et 12 000 euros pour un GNL.
Par ailleurs, le rapport fait un état des lieux de l’utilisation de la pile à hydrogène pour alimenter un camion. Ce procédé, qui ne rejette que de l’eau, a pour avantage de réduire considérablement le rôle des batteries alors que leur taille constitue un obstacle majeur au déploiement de moteurs 100 % électrique sur des poids lourds effectuant de longues distances. De plus, la pile à combustible assurant la majeure partie de l’alimentation du moteur, l’autonomie théorique des véhicules hydrogène dépasse largement celle fonctionnant avec des batteries. L’exposé souligne le fait que 90 % de l’hydrogène mondial est produit à partir d’énergies fossiles et émet du CO2 tout en relevant que le procédé peut être propre si les opérations d’électrolyse sont assurées grâce à l’électricité issue de sources alternatives. En définitive, le document rappelle qu’avant d’espérer lancer un poids lourd à hydrogène capable de s’imposer sur le marché, il faudra mettre en place des infrastructures dédiées.