Parmi les candidats à la reprise, deux tiennent la corde aujourd'hui. Il s'agit du groupe belge Ziegler et du messager français Joyau. Ce dernier se proposerait de reprendre une partie de l'activité de l'entreprise et de maintenir 726 emplois sur les 1 800 que compte actuellement Grimaud dans l'Hexagone. Quant à Ziegler, il reprendrait l'ensemble de la société Grimaud SA en conservant 907 postes. D'autres messagers comme Mory, ABX Logistics, BM Virolles, Deutsche Post, Schenker ou encore Heppner se seraient également intéressés au dossier.
Si elle n'est pas déterminante, la position des syndicats et des élus au comité d'entreprise des Transports Grimaud n'est pas neutre. Elle pourrait même peser de tout son poids lorsque, le 21 février, l'administrateur judiciaire devra trancher en faveur de tel ou tel projet. La pression des syndicats est d'ailleurs montée d'un cran. Ainsi, la fédération nationale CGT des Transports exige « la reprise de l'ensemble du personnel ». La centrale de Montreuil demande également aux pouvoirs publics « d'être attentifs au volet de l'emploi » et appelle « les salariés à s'unir pour s'opposer à tout prédateur qui vise à s'octroyer un simple porte feuille client ». De son côté, la section CFDT des Transports Grimaud, souhaite interpeller les élus locaux et départementaux « afin de sauver ce qui peut encore l'être ».
Le dépôt de bilan du groupe Grimaud ne laisse pas non plus indifférentes les organisations professionnelles de transport routier. La FNTR (Fédération Nationale des Transporteurs Routiers) comme l'OTRE (Organisation des Transporteurs Routiers Européens) appellent les sous-traitants impayés du messager à les contacter. La première entend mettre au point avec ces créanciers « une action forte, lourde et efficace de nature à compenser d'une manière ou d'une autre le manque à gagner dont ils sont injustement victimes ». Elle souligne qu'un certain nombre d'entre eux auront en effet du mal à récupérer leur dû au titre d'une action directe auprès des clients. Ces derniers étant généralement impossibles à « individualiser » par un prestataire assurant des acheminements entre agences de messagerie. La FNTR estime que la mise en redressement judiciaire de Grimaud, dont la plus grosse créance recensée atteindrait 3,6 millions de francs, menace la survie de 350 sous-traitants. Jugeant de son côté « extrêmement graves pour un grand nombre de professionnels, les conséquences de cette affaire », l'OTRE a décidé de faire nommer un contrôleur représentant une coordination de transporteurs créanciers de Grimaud. Lesquels devraient cumuler quelque 13 à 14 millions de francs des 100 millions de francs de passif qu'accuserait le messager des Deux-Sèvres.