Les lignes bougent tous azimuts dans le TRM. La technologie s’installe à tous les étages, la digitalisation prend ses quartiers, le gaz s’infiltre dans les flottes… Et les patrons « tout terrain » se décident – enfin – à se désengager de la fonction commerciale pour la confier à des collaborateurs aguerris. C’est pour soutenir et dynamiser cette évolution que Tred Union a décidé de mettre sur pied un challenge ouvert aux commerciaux de ses entreprises adhérentes. « Il est clair qu’aujourd’hui, la fonction commerciale ne doit plus rester du domaine exclusif du patron, déclare Joël Vigneron, le président du groupement. Ils se sentaient un peu isolés dans nos entreprises (50 à 60 % des sociétés adhérentes de “Tred” disposent de commerciaux, selon le dirigeant lorrain, Ndlr). Leur offrir la perspective d’un challenge a créé une dynamique ». Dynamique toute relative pour cette première édition, avec seulement une dizaine de candidats sur la ligne de départ. Mais le pli est pris et le succès de cette première édition fera sans doute des émules pour les prochaines années. En tout cas, le titre du meilleur commercial est revenu à Fabien Rattier, en poste chez Ageneau Group (49). Le jury était composé de représentants (des commerciaux !) des sociétés prestataires du groupement. Quant au titre de meilleur exploitant (2e édition), il a été décerné à – la compétition s’est déroulée par binômes – Grégory Querlioz (Transports éponymes – 38) et Richard Panon (Orléans Transports–45).
Pour quelles raisons challenger également les exploitants ? « Parce que c’est une population qui a la tête dans le guidon et qui a besoin de sortir de l’entreprise. Ses membres ont besoin de se comparer entre eux ; nous souhaitons leur redonner une valeur », souligne Joël Vigneron. « Le challenge équivaut à une sorte de formation. Les exploitants montent en compétence au travers des cas pratiques qu’ils doivent appréhender », ajoute Jean-Christophe Edy, le pilote du groupement. Les sociétés labellisées Tred Union ne sont pas épargnées par le fléau du moment : la pénurie de conducteurs mais, également, d’exploitants, voire de personnel de quai. La question sera au cœur de l’ordre du jour de la prochaine réunion de L’Alliance, structure qui regroupe les présidents de groupements du TRM. En quoi un groupement peut-il être prescripteur de solutions pour faire face ? À court terme, les marges de manœuvre semblent limitées. Joël Vigneron pense que la voie de la féminisation du métier de conducteurs peut constituer une voie. Il prône une campagne de communication d’envergure afin de valoriser les métiers du secteur avec le concours de l’AFT ; une meilleure sélection à l’entrée des écoles afin de cibler les élèves les plus motivées. Jean-Christophe Edy pense, lui, qu’il convient d’actionner non pas un mais tous les leviers. « Il nous faut créer une nouvelle dynamique ». Il en appelle presque à un mini-Grenelle du TRM : « Il nous faut réunir les exploitants, les DRH et les dirigeants pour réfléchir ensemble ». Également investir les réseaux sociaux, renvoyer une image plus sexy, plus glamour des métiers du TRM. En attendant, les cadres du groupement planchent sur la création, « fin 2007-début 2018 », d’une Tred Académie.