Une commission nationale ad hoc créée au sein de la FFCB (Fédération française du commerce de bestiaux) en début d’année et un conseil métier dédié au sein de l’OTRE qui vient de naître. Si l’on ajoute ces instances à la mission déjà existante au sein de la FNTR, on peut mesurer l’urgence que les professionnels du transport d’animaux vivants ressentent de valoriser leur métier. Mais il y a plus urgent que cela. Une demande de plus en plus forte d’être entendus autant par le ministère de l’Agriculture que par celui des Transports. Car ce métier vit avec la difficulté liée à la réglementation européenne, très stricte, sur le bien-être animal, pas toujours compatible avec le RSE. « Nous voulons défendre le fait que le RSE n’est pas adapté aux contraintes qui pèsent sur le transport d’animaux, surtout si l’on est en simple équipage », expique Olivier Rizard, dirigeant des transports éponymes à Blanzy (71) et président de la Commission nationale du Transport d’Animaux créée par la FFCB. Avec lui, deux autres transporteurs siègent dans la commission aux côtés de commerçants. En plus de réclamer une certaine souplesse vis-à-vis des transporteurs qui font des efforts pour être en règle avec le double cadre légal, les membres de la commission veulent surtout divulguer les bonnes pratiques pour le bien-être animal. Et c’est ce même objectif qui est au coeur de l’action du conseil métier de l’OTRE. « Aujourd’hui, nous réunissons une vingtaine de transporteurs mais nous comptons représener l’ensemble de la profession au niveau national. Nous souhaitons fédérer ces transporteurs pour qu’ils pèsent plus fort auprès des autorités et pour diffuser les bonnes pratiques », plaide pour sa part Frédérique Lamy, coordinatrice du conseil métier.
Pourquoi cette effervescence en 2018 ? La diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux montrant des images choquantes de maltraitance animale explique la nécessité de la profession de communiquer pour montrer une autre image. « En France, il y a une formation obligatoire. Ce n’est pas le cas partout ou elle est moins rigoureuse. De plus, la concurrence déloyale se joue malheureusement aussi sur ce terrain, les conducteurs des Pays de l’Est pouvant se permettre de rouler en double équipage car cela coûte beaucoup moins cher », note ce patron qui doit parfois immobiliser l’un de ses trois camions pour rouler en double équipage afin de livrer partout en Europe et aussi au Maghreb. Dommage que ce soit sur le dos de la réglementation pour la sécurité d’êtres vivants que se joue, une fois de plus, le dumpoing social.