DB Schenker, Geodis et Carrefour mobilisent sur l’électrique

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Dans une lettre adressée aux instances européennes, six grands chargeurs et logisticiens européens militent pour mettre plus rapidement sur le marché une offre de camions électriques zéro émission. Le message a été en partie entendu.

Alors que l’Union européenne tardait à rendre son verdict sur les taux d’émissions des futurs camions, six acteurs de la distribution et de la logistique ont plaidé pour l’introduction rapide de camions zéro émission. Dans un courrier adressé le 4 février aux institutions européennes, et relayé par l’ONG Transport et Environnement, six grands groupes européens – Geodis, DB Schenker, Carrefour, Nestlé, Alstom et Spar Autriche – demandaient à « fixer dès 2025 un objectif ambitieux de ventes de camions zéro émission », autrement dit des camions électriques, fonctionnant sur batterie et/ou avec des piles à combustible. Pour ces chargeurs et transporteurs européens, le déploiement à court terme de ces camions électriques « est vital pour réduire les émissions et les coûts de carburants ». Ils demandaient donc d’insérer, dans le cadre des négociations actuelles, « un indice de référence des ventes annuelles qui soit ambitieux pour 2025 en prenant en compte le kilométrage et la charge utile des différents types de camions ». Cette lettre faisait suite à un précédent courrier envoyé en avril 2018 par une quarantaine de grandes entreprises de transport (DB Schenker et Geodis déjà, mais aussi Vos Logistics, Ziegler, Bode Transport…) et de chargeurs (Carrefour aussi, plus Ikea, Unilever, Colruyt, Philips, Nestlé…). Ces entreprises poussaient à l’adoption d’une baisse du taux d’émission de – 24 % en 2025 (par rapport à 2019).

Un bonus pour les camions électriques

Finalement Bruxelles a préféré retenir des objectifs moins élevés. Le 18 février dernier, le Parlement et le Conseil européens ont signé un accord portant sur la réduction de 30 % d’ici à 2030 des émissions de dioxyde de carbone (CO2) des camions, et de -15 % d’ici à 2025. Le Parlement européen voulait pousser le curseur un peu plus loin, à – 20 % en 2025 puis – 35 % en 2030. Il n’a donc pas été entendu sur ce point. En revanche, Geodis, DB Schenker et Carrefour pourront au moins se réjouir de l’introduction d’un quota minimal de véhicules à zéro émission, ce qui n’était pas franchement espéré. Ainsi, les constructeurs devront également s’assurer que les véhicules à faibles émissions ou à zéro émission représentent 2 % de la part de marché des véhicules neufs d’ici 2025. L’ACEA, qui représente les constructeurs européens, considère qu’il est « extrêmement risqué » d’imposer un quota de ventes de camions électriques pour les constructeurs qui n’auront dans ce cas aucune garantie sur le fait que le marché suive, compte tenu « d’une infrastructure de chargement inexistante, d’une perte de charge utile et d’une moindre autonomie ». Un discours qui ne fera pas couler une larme du côté des écologistes. Le réseau associations Action Climat, estime que ce seuil reste « non contraignant » et que « des dérogations aux objectifs de réduction fixés restent possibles pour l’industrie jusqu’à cette date ». De même, l’ONG Transport et Environnement rappelle que « les constructeurs sont réputés pour freiner l’innovation », en faisant écho à l’amende record de 3,8 Md€ infligée en 2017 au « cartel des camions » pour s’être entendu sur les prix et le retard d’introduction de technologies plus écologiques.

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