Dans sa cabine comme à la maison

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Oui, on peut être heureux dans 4 mètres carrés ! Et pour y parvenir, quelques équipements peuvent nous y aider. Réfrigération et cuisson des aliments, climatisation et chauffage autonomes ou encore, l’utilisation raisonnée des tablettes sont autant de domaines pour lesquels il faudra faire les bons choix. Dans les 4 mètres carrés d’une cabine, il n’y a de place ni pour le superflu ni pour les appareils d’appoint dangereux ou interdits. Eh oui, il y a un cadre réglementaire même pour les accessoires !Dossier réalisé par Loïc Fieux

Et si on commençait par un bon café ? À 2 euros le café lyophilisé en station-service, s’équiper pour préparer à bord un vrai expresso n’est pas un mauvais calcul ! Ce véritable expresso, c’est l’expérience que nous propose Henrik Nielsen, authentique amateur de café. Cet ingénieur danois a inventé la plus petite machine expresso portable au monde. Cet appareil nomade permet d’atteindre une pression de 16 bars, nécessaire à l’obtention d’un expresso de qualité. La gamme comprend les machines manuelles Handpresso Pump, et les machines électriques Handpresso Auto. Branchées sur une prise 12 V, celles-ci préparent un expresso à partir de dosettes ou de café moulu. Et si vous préférez le café long, Handpresso a aussi sa solution. Il s’agit de la machine Handcoffee qui fonctionne avec des dosettes et dont la pression est réduite à 2 bars. Cette machine existe en versions 12 V et 24 V (Handcoffee Truck) et produit des tasses de 80 ou 110 ml. Pour boire et manger chaud à bord, le plus économique des appareils reste le thermoplongeur. En 24 V et jusqu’à 300 W, on trouvera également des bouilloires, des cafetières adaptées aux mugs, des chauffe-gamelles, des fours à résistances ou à micro-ondes et même, des appareils à croque-monsieur. La place naturelle d’un micro-ondes se trouve dans les placards au-dessus du pare-brise, à condition que votre cabine en dispose et que les dimensions soient compatibles. Objet imposant et anguleux, le four est un facteur de danger en cas d’accident. Il doit donc être fixé correctement. Pour le repas, des tablettes pliables sont proposées par les constructeurs. Même après le repas, Mercedes pense à tout, y compris à notre silhouette avec son TopFit-Set qui permet, à l’aide de tendeurs (extenseurs à poignées) de faire de la muscu à bord ! Comme le four, le téléviseur à écran plat deviendrait dangereux s’il pouvait voler à travers la cabine lors d’un choc. Les kits de fixation pour écran sont donc à choisir avec soin. Au passage, on remarque que la taille de l’écran et son emplacement doivent respecter l’ouverture des volets qui ferment les rangements. Il existe d’autre part des supports pour tablettes ou ordinateurs, des écritoires à poser sur le volant et des liseuses qui facilitent le travail à bord. Pour la conservation des aliments, les cabines non équipées d’un réfrigérateur pourront être complétées par des réfrigérateurs 24 V. Cependant, cet appareil est encombrant et l’on regrettera dans son cas de n’avoir pas acheté un réfrigérateur « première monte » sous la forme d’un tiroir sous la couchette. En pratique, ces « glacières électriques » s’adressent aux chauffeurs de camions de distribution ou de TP, souvent faiblement équipés pour la vie à bord.

Concentration et repos dépendent du confort thermique

Laisser tourner au ralenti un moteur de 13 l de cylindrée dans le seul but d’entraîner un compresseur de climatisation est aberrant. La climatisation autonome est donc un choix pertinent, économe et silencieux, pour assurer le confort thermique pendant les heures de repos passées en cabine. En été, la cabine dépourvue de climatisation devient vite un four, même la nuit. Dormir avec la trappe de toiture ou les fenêtres ouvertes, c’est s’exposer aux agressions et aux vols tout en laissant entrer insectes et poussières. Parce que la sécurité au volant dépend de la qualité du repos, la climatisation « de parking » ne doit pas être perçue comme un luxe. Une demi-douzaine de fabricants se partagent l’essentiel du marché. Chacun dispose d’une gamme plus ou moins large avec parfois des originalités techniques sans équivalent chez les concurrents. Par exemple, le Piccolo Splitter de La Rude se distingue par la compacité de son bloc extérieur qui se glisse sous le plancher de cabine. Spécialiste historique, Autoclima a complété sa gamme avec un climatiseur portatif qu’il est possible de faire passer d’un camion à l’autre. Eberspächer propose à la fois des climatiseurs classiques à compresseur, et des systèmes à eau, plutôt appelés « rafraîchisseurs ». Contrairement à la rumeur, la gamme Waeco n’a pas disparu. Elle poursuit sa carrière sous la marque Dometic. Comme Dirna-Bergstrom, Dometic propose des blocs de toiture à épaisseur réduite et des équipements dos cabine. La climatisation autonome est disponible en première monte sur le Volvo FH. DAF propose la solution Dirna via son catalogue de pièces TRP. Son montage nécessite une préparation électrique, le coût total de l’opération s’élevant à 1 500 ou 2 000 euros. Chez Iveco, la clientèle est orientée vers la solution Autoclima. Scania propose une prédisposition usine qui facilitera le montage d’un climatiseur Dirna, Eberspächer ou Waeco/Dometic. Les prix annoncés par Scania oscillent entre 800 et 1 700 euros. Ils dépendent à la fois de l’équipement et de la prédisposition du véhicule. Celle-ci pourra limiter le montage à deux heures de main d’œuvre si un précâblage est en place. À défaut, comptez cinq heures de main d’œuvre. Au catalogue des accessoires Scania, on trouve plusieurs modèles de climatiseurs livrés pré-assemblés avec un kit de montage spécifique Scania. Par exemple, le Dirna Bycool Slim se monte sur le toit ouvrant et assure à la fois le refroidissement et la filtration de l’air. Mercedes, pour sa gamme Arocs-Actros propose également dans son catalogue d’accessoires un climatiseur monté sur la lucarne de toiture grâce à un kit de montage dédié. Avant de choisir un modèle de climatiseur autonome, il faut s’interroger à propos de l’existence d’un kit d’adaptation compatible avec la cabine à équiper. Ceci est particulièrement important pour le matériel monté en toiture. Ce dernier est par ailleurs prévu pour un montage horizontal ou incliné dont dépend son fonctionnement correct.

Climatiser ? Oui, mais comment ?

Les climatiseurs « classiques » font appel à un compresseur. Ils existent en versions monobloc, souvent greffées au niveau de la trappe de toiture, et en versions dont l’évaporateur et le détendeur sont séparés. Performants, ces systèmes utilisent généralement le tétrafluoroéthane (appelé R-134a) comme fluide réfrigérant. Ils consomment environ 1 000 W/h. Donc, outre un câblage supportant 42A (sous 24 V), ils peuvent justifier une alimentation par une batterie dédiée. Le cas du Piccolo Splitter de La Rude est particulier puisque cet équipement fonctionne sous 240 V alternatif. Il comprend non seulement un compresseur extérieur et un évaporateur intérieur, mais aussi un onduleur. Les systèmes à évaporation comme les Dyrna Bycool Blue Line utilisent un réservoir d’eau qu’il convient d’approvisionner régulièrement. Ils ont l’avantage de consommer peu d’électricité. Ainsi, l’Eberspächer Ebercool E12 consomme moins de 100 W (4A sous 24 V) et utilise un réservoir d’eau de 32 l consommé à raison de 1 à 3 l/h. Les climatiseurs à accumulation, par exemple celui proposé par MAN, refroidissent un accumulateur frigorifique pendant la marche du camion, puis libèrent de l’air refroidi pendant les temps d’arrêt. Dans le cas de MAN, l’accumulateur est placé dans le casier de rangement côté chauffeur. Le dispositif abaisse la température en cabine de 10 °C par rapport à l’extérieur pendant environ huit heures. Les contraintes de hauteur et celles liées à la carrosserie orientent le choix vers un système monobloc emboîté sur la fenêtre de toit ou vers un dispositif installé au dos de la cabine avec évaporateur et condenseur séparés comme le Dirna Dinamic ou le Dometic Coolair SP950C. Avec 116 mm d’épaisseur, le Dirna SlimFit (à compresseur) installé en toiture est annoncé comme le plus plat du marché. Comme les climatiseurs classiques, les rafraîchisseurs à évaporation existent en versions montées en toiture et en version dos cabine (Dirna Bycool Mochila). Le Piccolo Splitter se montre particulièrement discret puisque son (petit) module extérieur (370x226x169 mm) s’insère sous la cabine, ou autour des passages de roues avant. Ses canalisations en cuivre garantissent l’étanchéité à long terme. Elles suivent les chemins de câble de la cabine et ne nécessitent donc pas de perçage. Les chauffages autonomes peuvent être électriques, comme les Webasto Air Top Evo (4 ou 5,5 kW), ou bien brûler du gazole comme le Webasto Air Top 2000 ST. Dans ce dernier cas, sa consommation est de l’ordre de 5 l/24 h, à comparer aux quelque 50 l qu’aurait consommé un moteur au ralenti pendant la même période. L’appli ThermoCall pour smartphone (iOS, Android, Windows) programme et contrôle à distance les équipements de chauffage de la cabine et du liquide de refroidissement. La cabine est ainsi pré-conditionnée lorsque le chauffeur y pénètre, et le moteur est lui aussi préchauffé avant même d’avoir tourné. Dans une cabine, on vit assis quand on conduit, allongé quand on dort. Pour ces deux activités, ne transigeons ni sur la qualité de la sellerie ni sur celle de la literie. La génération Euro VI s’est fait remarquer par l’arrivée de sièges aux multiples réglages. Il n’en reste pas moins que la morphologie de certains justifie quelques compléments sous la forme de coussins gonflables pour la nuque ou pour les lombaires. Un sommeil réparateur étant gage de sécurité sur la route, le matelas ultra-épais ne doit pas être négligé. Il en est de même pour les rideaux occultants et les couchettes extensibles. Des tapis de sol découpés selon les contours du plancher du véhicule contribuent à créer une ambiance chaleureuse. Elle l’est d’autant plus avec un tapis chauffant (Scania) dont l’un des mérites est de sécher le sol.

Quoi de pire qu’une cabine où tout se balade ? Et si le désordre ne vous dérange pas, vous serez convaincu par les vertus de l’ordre quand un objet aura roulé à votre insu sous la pédale de frein. Sensations garanties. Bien que cela casse un peu la pureté des lignes des belles planches de bord actuelles, les bacs antidérapants destinés à la console centrale sont adaptés à l’accueil des téléphones, stylos et autres petits objets que l’on souhaite garder à portée de main. Sur ce point, Volvo livre en série un plateau antidérapant bien pensé. On appréciera les lignes de bagages conçues spécialement pour se glisser dans les placards de la cabine (Mercedes). Enfin, l’ordre n’est rien sans la propreté et, au lieu de faire voler la poussière avec une soufflette, on la ramassera avec un aspirateur à main.

Selon l’article R316-3 du code de la route « la transparence [du pare-brise] est considérée comme suffisante si le facteur de transmission régulière de la lumière est d’au moins 70 % ».

Décorer son pare-brise ?

Le pare-brise ne doit provoquer aucune déformation notable des objets et aucune modification des couleurs. Ceci limite fortement les possibilités de pose de film « pare-soleil » sur un pare-brise et interdit les pare-soleil colorés ou publicitaires. Fixées au pavillon sans descendre au-dessous de la limite haute du pare-brise, les visières pare-soleil sont tolérées. On notera toutefois qu’elles augmentent la consommation et peuvent être arrachées par des branches, notamment lors des marches arrière. Tous les constructeurs proposent des visières pare-soleil dans leurs catalogues d’accessoires. Certains chauffeurs surchargent leurs pare-brise de rideaux ou de franges qui débordent de passementerie. En laissant l’aspect esthétique à l’appréciation de chacun, rappelons que ces accessoires contreviennent aux dispositions de l’article R316-1 du Code de la route. En revanche, il est souhaitable de s’équiper de rideaux ou de stores d’occultation totale afin de garantir un repos de qualité. Cet équipement devra être intégralement rétractable ou démontable afin de ne pas déborder sur le pare-brise ou sur les vitres latérales pendant la conduite.

Tenir compte des interdictions poids lourd

Parmi les aides à la conduite, le GPS poids lourd est aujourd’hui la norme. Il est monté en série sur la plupart des véhicules longue distance, mais pas toujours sur les véhicules régionaux. Un GPS « de base », connaît normalement les sens interdits, mais il néglige généralement les interdictions liées au tonnage, à la masse par essieu, aux dimensions, aux remorques, au transport de marchandises ou de matières dangereuses. Il faut donc s’équiper d’un GPS adapté aux poids lourds, par exemple le Snooper PL8400, le Mappy Maxi X755 truck ou le TomTom Pro 7150 Truck. L’utilisation correcte de ces GPS impose leur paramétrage selon les caractéristiques du véhicule et du transport effectué. Préférez un modèle équipé d’un grand écran (7 pouces ou davantage) car celui-ci pourra être relativement éloigné du chauffeur. Il convient de se renseigner au préalable à propos des mises à jour. Sont-elles disponibles et gratuites ? Parfois, ces GPS vendus nettement plus cher que leurs homologues pour véhicules légers comprennent un tuner TNT afin de regarder la télévision. C’est le cas du Snooper. En prenant garde de ne pas réduire le champ de vision, l’installation de certains accessoires à l’aide de ventouses sur la face intérieure du pare-brise évite de devoir les tenir en main pendant la conduite. Rappelons qu’il est interdit de tenir en main un téléphone en conduisant. En outre, l’article R412-6-2 du code de la route interdit de placer dans le champ de vision un appareil en fonctionnement doté d’un écran s’il ne constitue pas une aide à la conduite ou à la navigation. Cela signifie que le smartphone ou la tablette fixés à leur ventouse doivent être utilisés en tant que GPS ou comme aide à la conduite, c’est-à-dire en exécutant une appli comme Coyote, Waze ou Wikango. S’il s’agit d’une appli liée aux métiers du transport (optimisation de mission par exemple), elle doit impérativement agir comme une aide à la navigation pendant le temps de conduite. À défaut, la sanction prévue comprend une amende de 1 500 euros, la perte de trois points de permis et la confiscation de l’appareil. Au passage, rappelons que toute activité qui vous éloigne de la conduite est interdite en conduisant. Ainsi, fouiller dans la boîte à gants, écouter de la musique trop forte, se maquiller, manger, ou encore pratiquer un acte sexuel, vous coûtera une amende de 75 euros. Lieu de travail et lieu de vie, la cabine est un « chez-soi ». C’est donc le chauffeur qui l’équipe et la décore à ses frais. Tous les constructeurs proposent un épais catalogue d’accessoires, fréquemment complété et renouvelé. En laissant de côté la décoration identitaire hissant haut les couleurs d’un club de foot ou d’une marque, l’accessoire peut être utile ou agréable, et de préférence les deux à la fois. Alors que l’achat d’un camion fait l’objet d’une âpre négociation, celui des accessoires est souvent bien moins rationnel.

Comparer les climatiseurs autonomes

Pour comparer les capacités de réfrigération de différents modèles, il faut regarder leurs performances annoncées en BTU (British Thermal Unit). Cette information est parfois donnée en Wh, avec 1 BTU = 0,29 Wh. Il ne faut pas confondre la puissance électrique absorbée par le climatiseur pour son fonctionnement (elle dimensionnera les câbles) avec sa capacité de réfrigération.

La vieille école fait de la résistance

Avec la généralisation des transmissions automatisées, le levier de vitesses « vieille école » a disparu en longue distance, mais il survit sur certains véhicules de TP et de distribution. Un pommeau de bel aspect et au toucher agréable sera apprécié par les inconditionnels de la « boîte méca ». Il gagnera à être assorti au volant. Scania et Mercedes proposent ainsi des volants et des pommeaux en cuir, ou d’aspect bois. Dans ce dernier cas, prenez garde au toucher dur de la matière qui ne fait pas l’unanimité. Notez que le remplacement du volant n’est pas une fatalité et qu’il existe des inserts noir vernis, en aluminium ou d’aspect bois pour équiper le volant sans le remplacer.

Emporter son climatiseur avec soi

L’U-Go d’Autoclima ressemble à une glacière mais est en fait un climatiseur portable (il déshumidifie, rafraîchit ou chauffe). Comme un climatiseur domestique monobloc, il impose de prévoir l’évacuation de l’air chaud vers l’extérieur. Les gaines prévues à cet effet devront donc être pincées par une vitre pour laquelle un joint spécial est prévu.

Pesant 19,5 kg et disponible en versions 12 et 24 V (950 W, 3 250 BTU), il est alimenté par la batterie du véhicule.

Indispensables fixations

Bien connue de ceux qui travaillent en TP et franchissent des ornières, mais souvent oubliée des routiers longue distance, la nécessité de fixer, ou de ranger correctement les accessoires est un facteur de sécurité à ne pas négliger. Imaginez les conséquences de la chute d’un écran plat dont le coin saillant viendrait frapper le chauffeur par derrière lors d’un choc ou d’un freinage brusque.

Les prises en cabine plafonnent à 300 W

La norme ISO 4165 des prises allume-cigares limite l’intensité à 12 A, soit 288 W en 24 V. En pratique, les prises sont limitées à 15 A (360 W en 24 V), ce qui correspond à l’un des calibres standards pour les fusibles utilisés par l’industrie automobile. Si vous utilisez un convertisseur afin d’obtenir du 230 V 50 Hz à bord, sa puissance atteindra 150 W en 12 V, et 300 W en 24 V. Pour des intensités (et donc des puissances) supérieures, il faudra prévoir une connexion sur le bornier carrossier. Le bon fonctionnement de ce dernier peut nécessiter un réglage effectué avec « la valise » dans le réseau du constructeur. Il est ainsi possible d’utiliser des appareils de cuisson jusqu’à 1 500 W en 230 V.

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