Le 2 janvier, le Premier ministre, Édouard Philippe, a chargé Damien Pichereau d’une mission d’audit sur le marché du VUL. Le député de la Sarthe, par ailleurs secrétaire de la Commission Développement durable de l’Assemblée nationale et membre de la commission des Affaires européennes, est chargé d’apporter des préconisations qui aillent dans le sens d’une régulation du marché. Pour mener à bien sa mission, Damien Pichereau a tenu pas moins de 70 heures d’audition. Il est allé à la rencontre d’acteurs professionnels et institutionnels, des fédérations professionnelles, des syndicats de salariés et, entre autres, d’associations environnementales. Le député sarthois a ouvert deux chapitres* : l’interurbain et la logistique urbaine. Sur le premier, il n’a pu que constater la croissance galopante des VUL étrangers, en concurrence directe avec les VUL français mais également avec les transporteurs de + 3,5 t. Damien Pichereau parle de « concurrence déséquilibrée ». « D’un mode peu compétitif par rapport au poids lourd du fait de sa charge utile très limitée, le VUL devient compétitif par l’absence d’application de la réglementation sociale européenne (temps de conduite, temps de repos), de contrôle effectif, l’absence de restriction de circulation ainsi que par la surcharge admissible ». Damien Pichereau n’a pu que dresser le constat de l’OPA effectuée sur le marché par les grands VUL, ceux dont le PTAC est compris entre 2,5 t et 3,5 t. Son rapport préconise la prise en compte de 6 pistes de travail : la professionnalisation du métier de conducteur VUL, un meilleur contrôle de ce mode de transport au travers d’outils plus connectés et efficaces, l’amélioration du parc roulant, la responsabilisation de l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique, une aide aux professionnels pour leurs investissements dans une flotte dotée de véhicules propres et un soutien des collectivités territoriales dans leur politique d’urbanisme. Damien Pichereau remet son rapport, le 18 avril, à Élisabeth Borne, la ministre des Transports.
*Nous reviendrons plus longuement, dans notre prochain numéro, sur le contenu des conclusions de Damien Pichereau