Les pelleteuses sont à l’œuvre depuis quelques semaines… Corsica Linea va prochainement disposer d’un terminal fret plus spacieux avec une capacité de stationnement qui sera portée de 202 à 272 remorques sur le port de Marseille. « Compte tenu de la forte hausse des trafics, nous nous demandons si cette extension sera suffisante », observe Matthieu Hinchliffe, directeur de l’agence de Marseille. La compagnie maritime, née il y a trois ans de la reprise de la SNCM, concentre 42 % de parts de marché du fret traité entre le continent et la Corse. Cette extension représente « l’équivalent du chargement de deux navires. Nous allons gagner 6 mètres en bord à quai grâce au transfert de la ZAR (zone d’accès restreinte) où sont contrôlés les véhicules avant l’embarquement. Le stationnement en épi des remorques sera optimisé avec l’aménagement d’un parking en chevron. Nous allons dissocier les flux passagers du fret mais également la circulation au débarquement et à l’embarquement », explique Jean-Marc Graziani, chargé de l’exploitation de Corsica Linea.
Une bouffée d’oxygène pour la compagnie, confrontée à une forte congestion résultant de la croissance des volumes, mais aussi des abus des transporteurs routiers qui, compte tenu de la gratuité du stationnement, abandonnent volontiers les remorques sur le quai durant plusieurs jours. Corsica Linea atteint la limite de l’exercice, en ayant du mal à imposer des tarifs de stationnement aux transporteurs, actionnaires pour la plupart. « Ce matin, nous n’avions plus de place au déchargement du Jean-Nicoli. Ces remorques ventouses sont un vrai casse-tête. En juin prochain, le terminal sera clôturé et équipé de caméras. Un gardien sera chargé du contrôle de l’accès », explique Matthieu Hinchliffe, directeur de l’agence de Marseille. Des équipements qui devraient également dissuader les visites nocturnes des remorques. Le grand port maritime de Marseille qui, dans le cadre de ces travaux vient d’achever le transfert de la voie royale, a signé en 2018 un nouveau contrat d’amodiation confiant à Corsica Linea la gestion des postes 74 à 80 ainsi que 56 000 m2 de terre-pleins. Le PC Fret aménagé en 2018 a dissuadé les transporteurs de toutes réclamations intempestives, les remorques étant filmées à leur arrivée.
« Le terminal a divisé par deux le nombre d’avaries », souligne Jean-Marc Graziani. Un nouveau PC Fret est en cours de construction. Modernisé et informatisé, il sera connecté au système fret de la compagnie (lancé fin 2018) et à l’acconier Socoma. L’objectif étant de parvenir à une dématérialisation totale des documents de transport. « Nous allons rattraper quinze ans de retard. Dans tous les ports où nous opérons, nous allons mettre des tablettes à disposition des pointeurs », annonce Matthieu Hinchliffe. Après un déploiement, des tablettes à Ajaccio et Bastia les 8 et 9 avril, les dockers phocéens en seront équipés le 16 avril. Prochaine étape, le branchement à l’électricité du Paglia-Orba, une fois la convention d’exploitation de la potence de la Méridionale signée.