Le 10 janvier 2018, CMA CGM a suspendu le service maritime roulier entre Marseille et le port de Tanger initié en octobre 2017. Les transporteurs routiers n’étant pas au rendez-vous, la compagnie a dû jeter l’éponge et conserve simplement sa rotation entre Marseille et Casablanca. Deux mois seulement après son lancement, le service ro-ro entre Marseille et Tanger a été suspendu par CMA CGM. Avec une dizaine de remorques seulement par traversée (sur une capacité de 180), ce service perdait de l’argent, les transporteurs routiers n’ayant pas joué le jeu. « Les transporteurs routiers ont le mal de mer. Il faut retravailler cette ligne. Nous devons jouer sur la motivation et l’implication des transporteurs routiers », a indiqué début janvier Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire du port de Marseille Fos. Les deux rouliers exploités sur cette ligne reliaient Marseille et Tanger en 36 heures seulement. Pourquoi les transporteurs routiers n’ont-ils pas joué le jeu ? Selon les représentants de l’Aftri et de TLF Méditerranée, CMA CGM a démarré son service très rapidement et les transporteurs auraient été pris de court. Ils disent avoir été tout autant surpris de l’arrêt brutal du service début janvier. Par ailleurs, les professionnels se sont dits très mécontents du comportement de la compagnie maritime qui aurait démarché directement leurs clients, à savoir les donneurs d’ordre. « Si ce service devait redémarrer, c’est en concertation avec les usagers. Nous sommes prêts à collaborer à condition de mettre en place un axe de réflexion commune », disent les représentants des deux fédérations professionnelles.
Le service « Morocco Express » de CMA CGM, qui comprenait trois rotations (entre Tanger, Casablanca, Marseille et Gênes), se voulait une alternative au transport routier transitant par l’Espagne. Les loop 1 et 2 ayant été supprimés, seule la liaison entre Marseille et Casablanca, opérée par l’Aknoul, a été maintenue.
Une convention de partenariat a été signée par le gouvernement afin d’accompagner des conducteurs dits LOTI vers le TRM. Une loi du 29 décembre 2016 interdit depuis le 30 décembre 2017 aux conducteurs LOTI le transport public particulier dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. La convention de partenariat vise à proposer à ces conducteurs des perspectives de reconversion, notamment dans le TRM. Un forum de l’emploi réunissant les organisations professionnelles et des entreprises de transport sera organisé, le 23 février, en Île-de-France pour présenter les métiers et faciliter les contacts entre les conducteurs et les entreprises.