Présenté le 20 septembre, le texte, long de 130 pages, est appelé à devenir le projet phare du quatrième gouvernement d’Angela Merkel. Le projet est ambitieux : Berlin entend réduire les émissions de CO2 du pays de 55 % par rapport à 1990 d’ici à 2030.
Le volet transport du plan est l’un des plus importants. Il prévoit l’introduction de certificats d’émissions de CO2dans les transports. Concrètement, une taxe CO2de 10 euros la tonne – intégrée dans le prix de vente des carburants – sera introduite en 2021 pour l’essence, le diesel, le fuel et le gaz, soit 3 centimes de plus au litre environ pour les carburants. La taxe doit passer à 35 euros la tonne de CO2en 2025 (environ 10 centimes le litre) et entre 35 et 60 euros à partir de 2026.
Concernant le fret, le gouvernement prévoit également d’augmenter le montant du péage autoroutier pour les camions conventionnels à partir de 2023. Aucun détail n’a été communiqué, mais selon les estimations, le gouvernement envisagerait de doubler le montant du péage, de l’étendre aux véhicules de moins de 7,5 tonnes ainsi qu’à l’ensemble du réseau routier allemand. La « Maut », comme on appelle cet impôt en Allemagne, rapporte à l’heure actuelle sept milliards d’euros par an. Les véhicules neutres en termes d’émissions de CO2resteront exemptés du péage autoroutier.
Les sommes supplémentaires ainsi récoltées doivent servir à subventionner l’achat de véhicules électriques (le montant des subventions qui seront accordées à l’avenir n’a pas été précisé). L’objectif est que camions électriques, à l’hydrogène ou au GNL représentent 30 % de la flotte allemande d’ici à 2030. Berlin entend également investir dans le développement des biocarburants.
Enfin, le rail devrait passer d’ici à 2030 à 25 % du total des marchandises transportées au lieu de 18 % à l’heure actuelle. Les réactions dans le secteur du transport et de la logistique sont mitigées. Globalement, la branche semble soulagée que le gouvernement ait renoncé à la taxe carbone un temps envisagée. « Une taxe carbone aurait eu à long terme des conséquences négatives sur la compétitivité de l’économie allemande, sans pour autant garantir un impact réel sur le volume des émissions, estime Martin Bosselmann, président de BIEK, la fédération colis et logistique express. Malheureusement, avec les certificats d’émission, l’Allemagne a opté pour une solution nationale. » La fédération avait plaidé en amont pour l’instauration d’un système européen de taxation du carbone.
À l’inverse, l’institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique juge le montant de la taxe sur les carburants trop faible. Une taxe de « 10 euros la tonne ne permettra pas d’atteindre les objectifs fixés pour 2030, commente le président de l’institut Ottmar-Edenhofer. Pour obtenir un effet sur les émissions, il aurait fallu démarrer à 50 euros la tonne, pour atteindre 130 euros vers 2030. »
À partir du 1er novembre prochain, les travailleurs indépendants en cessation d’activité auront droit au chômage. Les intéressés pourront bénéficier d’une allocation de 800 euros versée pendant six mois, sans avoir à payer de cotisation supplémentaire. Pour l’obtenir, ils devront notamment justifier d’une durée d’activité non salariée de deux ans minimum au titre de la même entreprise et prouver qu’ils sont effectivement à la recherche d’un emploi. Leurs revenus antérieurs doivent aussi être supérieurs ou égaux à 10 000 euros/an, au titre de l’activité non salariée. À noter qu’un travailleur indépendant pourra obtenir plusieurs fois l’allocation chômage au cours de sa vie professionnelle.