Brittany Ferries prépare ses capacités fret au Brexit

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Première compagnie à déployer un navire propulsé au gaz naturel liquéfié cet été, Brittany Ferries prévoit un renforcement de ses capacités fret fin mars en cas de Brexit sans accord.

Suite à un contrat conclu avec le ministère des Transports britannique, la compagnie Brittany Ferries s’apprête à augmenter son offre fret sur trois de ses 11 lignes transmanche à partir du 29 mars 2019. Au total, 19 allers-retours hebdomadaires seront ajoutés entre Roscoff-Plymouth, Cherbourg-Poole et Le Havre-Portsmouth. Ces rotations supplémentaires augmenteront de 50 % ses capacités fret sur les trois lignes, soit une progression globale de 30 % sur la Manche ouest et centrale. « Notre priorité est de nous préparer au Brexit, qu’il y ait deal ou no deal », affirme Christophe Mathieu. « En augmentant les rotations sur des routes comme Le Havre-Portsmouth, nous serons en mesure de répondre aux sollicitations du ministère des Transports britannique concernant un scénario « no deal » qui pourrait engendrer des encombrements sur le détroit. Nous nous efforcerons également de minimiser l’impact sur les clients ayant déjà réservé leurs traversées sur les lignes concernées », ajoute le président du directoire de Brittany Ferries.

Armer la Manche ouest et centrale

Avec ou sans accord dans le cadre du Brexit, « la vocation de Brittany Ferries restera de relier le continent au Royaume-Uni et à la République d’Irlande », confirme Jean-Marc Roué. Aussi, pour limiter les impacts sur le fret quelles que soient les modalités de sortie du Royaume-Uni, le président de la compagnie demande-t-il aux pouvoirs publics de doter les ports de la Manche ouest et centrale des mêmes capacités de contrôle, douaniers, phytosanitaires et vétérinaires (PIF-PEC) que les grands ports français. « Aujourd’hui, aucune annonce n’a été faite dans ce sens. » Jean-Marc Roué salue en revanche la position prise le 13 décembre par le Parlement européen proposant d’intégrer les ports de Roscoff, Brest, Cherbourg et de Caen-Ouistreham dans le réseau central RTE-T pour assurer la continuité territoriale de l’Union avec l’Irlande. Cet amendement doit désormais faire l’objet d’une négociation avec le Conseil des ministres des Transports européens et la Commission européenne.

GCA, acteur de la logistique gnl de brittany ferries

À la différence d’autres bateaux, la conception d’un navire au GNL suppose de définir en amont sa logistique d’approvisionnement en carburant. Pour le Honfleur, premier ferry de Brittany Ferries et sur le transmanche à être équipé de moteurs GNL dès cet été, la compagnie a imaginé un approvisionnement sur mesure. À Caen-Ouistreham et Portsmouth, où sera opéré le Honfleur, il n’existe pas d’installation fixe pour la distribution de GNL. En ce qui concerne le soutage par barge, il a été écarté car surdimensionné en termes de coûts et de capacité par rapport aux besoins du navire. C’est donc une logistique routière qui sera mise en œuvre. Au moyen de 12 conteneurs citernes 40 pieds de 30 m3 chacun, elle a été confiée à Total Marine Fuels Global Solutions. Cette filiale du groupe Total s’est associée à Dunkerque LNG, gestionnaire du terminal méthanier dunkerquois, et au Groupe Charles André (GCA) pour la déployer. Remplis à Dunkerque, les conteneurs seront acheminés par le transporteur jusqu’à Ouistreham à l’aide d’ensembles routiers également GNL, puis seront « grutés » à bord du Honfleur grâce à un portique installé à cet effet sur le navire. Tous équipements confondus, cette logistique a renchéri de 20 M€ l’investissement de Brittany Ferries consacré à la construction du Honfleur (180 M€). E. D.

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