Barrages routiers pour TVA réduite

Article réservé aux abonnés

« Etre reçus par le Premier ministre pour renouer le dialogue anéanti par le recours à la force », telle est la demande formulée par les déménageurs au lendemain de la journée de blocage organisée, le 5 mars, avec les restaurateurs afin d'obtenir une réduction de la TVA à 5,5 %.

La Chambre syndicale du déménagement (CSD) a donc sollicité en bonne et due forme un rendez-vous auprès du conseiller de Lionel Jospin chargé des Affaires fiscales. Après l'envoi de CRS pour débloquer plusieurs points de passage frontaliers, les quelques barrages filtrants qui subsistaient dans le Nord, à Saint Avold (57) et en Ardèche ont été levés le 6 mars au matin. La veille, une vingtaine avait été installée à proximité des postes frontières avec la Belgique, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ainsi que dans des ports de la Manche. Malgré leur difficulté à rallier les barrages, «jusqu'à 150 véhicules de déménagement ont participé au mouvement», indique Fabien Limoges, président de la CSD. Le 5 mars, en fin d'après-midi, certains manifestants ont été brutalement délogés par les forces de l'ordre, notamment à Arras où le vice-président de la Chambre syndicale et des conducteurs auraient été placés en garde à vue. Un comportement « qui traduit le profond mépris du gouvernement à l'égard des très petites entreprises qui ont voulu faire valoir leurs revendications légitimes ». Lesquelles portent sur l'application du taux de TVA à 5,5 % contre 19,6 % actuellement. Le 5 mars, le ministre des Finances, Laurent Fabius y a opposé une nouvelle fin de non recevoir. En revanche, il proposait des allégements sociaux aux restaurateurs : « nous ne savons pas si nous sommes concernés par ces mesures. Et de toutes façons, elles ne correspondent pas à ce que nous souhaitons », indiquait Fabien Limoges. Seule une TVA réduite « permettra d'agir efficacement contre le travail clandestin et d'assurer la survie des entreprises ». Cette demande n'a pu aboutir dans le cadre de la proposition de directive européenne sur les activités à fort taux de main d'oeuvre. Elle ne s'est pas traduite dans le budget pour 2001 par la mise en place d'un crédit d'impôts pour frais de déménagement. Le ministre des Transports se serait pourtant engagé à faire valoir sa nécessité auprès du gouvernement en contrepartie de la signature, le 23 août 2000, de l'accord de branche sur l'aménagement et la réduction du temps de travail. L'impact financier de cette convention, qui n'a toujours pas été étendue par le ministère du Travail et de l'Emploi, est chiffré à 11,4 %. Sa mise en oeuvre engendrera une distorsion de concurrence et favorisera le travail clandestin, arguent les déménageurs qui n'acceptent pas le revirement opéré par Laurent Fabius. « Le ministre des Finances, qui soutenait notre point de vue avant sa prise de fonction à Bercy, s'oppose à une mesure dont le coût n'excède pas 100 millions de francs pour l'Etat. Notre revendication aurait dû être portée auprès du Premier ministre auquel nous nous adressons désormais directement ». Faute d'une rencontre dans les prochains jours, la CSD n'exclut pas l'organisation d'autres manifestations avec les restaurateurs qui « comme nous, sont confrontés à un fort taux de main d'oeuvre, un taux de TVA important et au travail clandestin ».

Dans son combat, la CSD dispose d'un allié inattendu : la CFDT. Au regard de la concurrence illégale « qui sclérose la profession du déménagement», son Union fédérale Route demande aux ministères concernés de porter « une attention particulière à un secteur qui s'est engagé dans la voie de la modernisation sociale ».

Actualités

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15