Arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques en 2040 ?

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L’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) vient de publier un rapport qui explore divers scénarios technologiques destinés à réduire les émissions de GES du secteur du transport à travers l’amélioration des performances des moteurs, les biocarburants, les nouveaux carburants et les énergies alternatives non carbonées.

L’étude prospective publiée le 21 mars dernier par l’OPECST avait été commandée par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, ainsi que la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, dans l’objectif d’analyser la manière dont la France pourrait atteindre ses objectifs de réduction des émissions à l’horizon 2040.

Des progrès en fonction du scénario adopté

Les rapporteurs ont élaboré trois scénarios technologiques : médian, pro-batterie et pro-hydrogène, fondés sur des hypothèses communes sur le mix électrique (46 % nucléaire et 50 % ENR en 2035), une taxe carbone à 100 euros par tonne en 2030 et 141 euros par tonne en 2040, et une augmentation continue des prix des véhicules thermiques.

Dans le scénario médian, les progrès de la R& D sur les batteries et les piles à combustible restent conformes aux attentes d’une majorité de scientifiques alors que dans l’hypothèse pro-batterie, ils sont plus rapides avec des coûts baissant plus vite. Quant au scénario pro-hydrogène, les progrès sur les piles à combustible et les réservoirs à hydrogène sont accélérés. Cette technologie pourrait alors conduire à une baisse soutenue des prix, et un fort soutien public. Dans les trois scénarios, les émissions de CO2 diminuent fortement, après une hausse en début de période. Dans les scénarios médian et pro-batterie, les émissions de CO2 sont divisées par cinq entre aujourd’hui et 2040, pour atteindre les objectifs de décarbonation des transports, notamment la neutralité carbone, en 2050.

Essor du véhicule électrique

Selon les auteurs de l’étude, le moteur thermique continuera à jouer un rôle, dans une période de transition, au côté des véhicules électriques à batterie, par exemple dans les véhicules hybrides rechargeables. Ils relèvent qu’actuellement, les ventes mondiales de véhicules électriques connaissent une croissance exponentielle, soit de 47 000 unités en 2011 à plus de 2 millions en 2018. Côté France, la progression s’est élevée à plus de 25 % entre 2017 et 2018, avec une nette accélération fin 2018, confirmée début 2019 (+ 60 % pour les deux premiers mois de 2019 par rapport à 2018). Pour l’OPECST, le développement de ces véhicules nécessite de mettre fin à la dépendance vis-à-vis des batteries asiatiques. Il fait le constat que les batteries lithium-ion représentent aujourd’hui de 35 % à 50 % de la valeur des véhicules électriques, ce qui est considérable. Or, ce marché est dominé par les pays asiatiques, la Chine détenant à elle seule 60 % du marché mondial. Pour les rapporteurs, cette domination met les constructeurs automobiles européens dans une situation de forte dépendance. Ils rappellent que la Commission européenne, l’Allemagne et la France travaillent à constituer un ou plusieurs consortiums industriels européens pour reconquérir la maîtrise de la filière des batteries (« Airbus des batteries »). Selon eux, définir des critères de qualité environnementale pour les batteries, par exemple pour leur empreinte CO2, le recyclage, et l’approvisionnement responsable en matières premières serait un moyen de protéger le marché européen. L’autre voie permettant l’essor du véhicule électrique consiste à assurer, sur tout le territoire, un accès aisé à un point de charge, à domicile, sur le lieu de travail, ou dans l’espace public. Soit augmenter le nombre total de points de recharge actuellement sur le territoire national (fin 2018, il s’élevait à près de 240 000, dont environ 26 000 accessibles au public, plus de 85 000 chez les particuliers, et plus de 125 000 dans les entreprises) même si la progression se situe à près de 40 % en un an. Cela dit, comme toujours en matière écologique, il reste à trouver les financements à la hauteur des ambitions affichées. L’étude souligne que les coûts associés à cette transition sont très élevés, de l’ordre de plusieurs centaines de milliards d’euros cumulés sur une période de vingt ans. Quant à la mise en place des infrastructures nécessaires (bornes de recharge et stations hydrogène), elle est évaluée, pour les différents scénarios entre 30,7 et 108 milliards d’euros.

Retrouver l’étude complète sur le site de l’OPECST : https://urlz.fr/9ruH

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